Elle est lancée par Les Vitrines de Tours.
Cela va bientôt faire 4 mois que l’écologiste Emmanuel Denis a été élu maire de Tours. Sa décision la plus commentée, et la plus symbolique, a consisté à fermer le Pont Wilson aux voitures dans le sens Nord-Sud (sachant qu’il était déjà inaccessible aux véhicules motorisés dans l’autre sens depuis 2013). L’opposition municipale lui est tombée dessus dénonçant un manque de concertation, les réseaux sociaux s’enflamment à chaque fois qu’il y a un post sur le sujet… Et des commerçants assurent que la mesure leur fait perdre du chiffre d’affaire.
Pour pousser la municipalité à revenir sur sa décision, l’association Les Vitrines de Tours a dégainé une pétition sur le site change.org en fin de semaine dernière. Voici ce qu’on peut y lire : « La fermeture du Pont Wilson engendre mécontentement des commerçants et des usagers. Cette pétition a pour but de faire prendre conscience au Maire de Tours et à son équipe, de l’impact que subissent les Commerçants et artisans déjà affectés par la période “Gilets Jaunes”, les mouvements sociaux et plus proche de nous, le confinement. Décision générant en outre bon nombre de bouchons et augmentant ainsi la pollution. »
Ce dimanche, la démarche a dépassé le millier de soutiens. Pas négligeable mais loin d’être impressionnant alors qu’elle a bénéficié d’un large écho médiatique. Il est d’ailleurs bon de préciser que l’ensemble des commerçants de Tours ne sont pas contre la fermeture du Pont Wilson aux voitures, ni l’ensemble des usagers. On ne peut pas généraliser. La mesure a ses défenseurs des deux côtés. A la mairie, on rappelle d’ailleurs qu’au moment de passer la Rue Nationale piétonne pendant les travaux de la première ligne de tramway, il y avait aussi eu de vives oppositions qui semblent oubliées aujourd’hui.
Alors la transformation du Pont Wilson en axe réservé aux mobilités douces a-t-elle un impact sur le trafic et la consommation ? Ce n’est pas impossible mais il est encore trop tôt pour faire un bilan objectif. Il faut rappeler que du 31 août au 9 octobre, les travaux de l’A10 ont compliqué les traversées de la Loire. De plus, la situation incertaine autour de la crise sanitaire n’est pas vraiment favorable au commerce en général. Bref, même si la décision d’Emmanuel Denis a pu inciter des personnes à délaisser le centre-ville pour y faire leurs courses, rien ne dit que c’est définitif.
Il n’est jamais facile de changer ses habitudes et c’est pour ça que la ville se donne jusqu’en début d’année 2021 pour étudier l’impact global de l’expérience. Le tout une fois que les fêtes seront passées. La patinoire et la grande roue feront leur retour à ce moment-là, de potentiels attraits pour le commerce. La municipalité avait également envisagé des animations sur le pont. De quoi attirer de nouvelles personnes dans les boutiques ? Ce sera à observer.