Savez-vous quelle est la ligne avec le plus de bus en avance ?
Quand on prend le bus ou le tram, on monte, on valide son titre de transport, on s’assoit s’il y a de la place et on se laisse transporter. Facile, pratique. Ce qu’on ignore souvent, c’est que le réseau tourangeau est géré par une entreprise (Keolis, filiale de la SNCF) qui est en contrat avec Tours Métropole pour faire fonctionner le service. Chaque année, elle doit produire un rapport très détaillé pour expliquer ce qu’elle a fait, et justifier les coûts. Le document fait 200 pages, et on en a extrait des chiffres parfois surprenants…
39,7 millions de voyages comptabilisés en 2018, soit une hausse de 6% par rapport en 2017. Attention, cela ne correspond pas au nombre de personnes transportées puisque si vous faites un trajet avec une correspondance (bus + tram ou bus + bus) cela compte pour 2 voyages. Le cap des 40 millions de voyages pourrait être franchi cette année.
En 2018, les véhicules roulant pour Fil Bleu ont parcouru au total 10 458 323km dans l’agglomération, soit presque 261 fois le tour de la Terre au niveau de l’équateur ou 27 fois la distance Terre-Lune. Néanmoins cela aurait pu être encore mieux car 11 943km n’ont pas pu être parcourus à cause de chutes de neige à l’hiver 2018, et quasi 27 000km à cause de mouvements de grève dans l’entreprise en mai et en octobre. La distance totale de l’année 2017 était d’ailleurs légèrement supérieure (10 476 000km) mais on était à 10 327 000km en 2016.
En moyenne, le tram roule à 18,4km/h et 18,8km/h pour les bus.
En 2018, la ligne 3 a fait 4 524km de plus que prévu, notamment à cause des travaux Place Ste Anne à La Riche qui ont entraîné une déviation. C’est au mois de septembre que les déviations ont eu le plus de conséquences. La ligne du réseau Fil Bleu dont les machines ont parcouru le plus de distance en 2018 c’est le tram A avec 1 277 000km, 1 207 000km pour la ligne 2. A contrario, la ligne Flexo 57 (transport à la demande) n’a parcouru que 29km en 12 mois.
73,9% : c’est le taux de ponctualité du réseau en 2018, sachant qu’il était à 75,5% au 1er trimestre et 72,6% au dernier trimestre. Les bus sont considérés à l’heure s’ils ont jusqu’à 1 minutes d’avance et moins de 3 minutes de retard sur l’horaire prévu. Le tram est particulièrement fidèle à la promesse horaire avec 93,3% de ponctualité en 2018 et 82,45% pour la ligne 2.
La ligne la plus souvent en avance en 2018 : la 117 (Tours-Villandry) avec 15% de bus qui passent plus d’1 minute avant l’horaire prévu. 13% tout de même pour la ligne C (citadine électrique du centre-ville), 10% pour la ligne 32 vers Ballan-Miré mais aussi 9% pour la ligne 19 vers St Avertin. Vous avez donc environ 1 chance sur 10 de rater votre bus si vous arrivez pile à l’heure à l’arrêt. Quant aux lignes les plus souvent en retard ce sont les 4 et 14 avec 27% de bus imposant plus de 3 minutes d’attente, idem pour la 57, 23% pour la 50 entre Luynes et La-Ville-aux-Dames.
La ligne de tram est la plus fréquentée du réseau avec plus de 17 000 000de voyages l’an dernier, 5,2 millions pour la ligne 2, 3 millions pour la 3, 2,8 millions pour la 5 et à peine 671 pour la ligne 140 (les bus qui emmènent les spectateurs aux matchs du Tours FC), sans doute en lien avec le mauvais niveau du club…
Vous ne le saviez peut-être pas, mais les abonnés Fil Bleu peuvent prendre gratuitement le train entre Tours et St-Pierre-des-Corps avec leur carte, et ça marche aussi si vous avez un ticket déjà utilisé dans le bus ou le tram. Alors que le débat fait rage pour savoir s’il faut rouvrir une navette dédiée qui fonctionnerait toute la journée entre les deux gares, on sait combien de personnes ont validé un trajet en 2018 grâce au rapport Fil Bleu : 19 438, soit 53 par jour et 2 000 de moins qu’en 2017. Reste à savoir si c’est parce que le service est peu connu, pas réellement utile ou parce que de nombreuses personnes ne valident pas leur titre de transport vu que les contrôles sont inexistants entre les deux gares…
85% des clients se disent satisfaits du traitement de leur dossier lors d’un coup de fil au centre d’appel Fil Bleu. 66 000 appels ont été reçus en 12 mois. Les réclamations ont en moyenne été traitées en 5 jours et demi.
Fin décembre 2018, l’application Fil Bleu avait été téléchargée 23 000 fois.
Des femmes enceintes interrogées lors d’un sondage donnent en moyenne une note de 7/10 au réseau de transport en critiquant néanmoins la conduite de certains chauffeurs, pas adaptée à leur état physique.
0 : l’arrêt Péguy créé sur le réseau en novembre 2017 a été supprimé 3 mois plus tard car il n’a jamais servi. Ni pour monter dans un bus, ni pour descendre.
2 350 tickets ont été vendus pour la calèche Fil Bleu en 2018, 500 de plus qu’en 2017. Sans compter les abonnés qui voyagent gratuitement.
358 000 tickets ont été validés après avoir garé une voiture dans un parking relais, un chiffre stable et c’est celui de la Tranchée qui marche le mieux devant Vaucanson et Jean Monnet à Joué. Le nombre d’utilisation de titres pour 48h a lui plus que double : 120 000 validations. Et 6 000 utilisations des parcs à vélo.
Chaque mois, 54 000 personnes sont prélevées de leur abonnement Fil Bleu.
298 réquisitions de vidéos des caméras de surveillance de Fil Bleu ont été faites en 2018 par les forces de l’ordre dans le cadre d’enquêtes. Presque une par jour. 52 plaintes ont été déposées par des agents Fil Bleu après des menaces ou insultes, moins qu’en 2017 mais plus qu’en 2016. 88 agressions ont été recensées, en moyenne 1 tous les 4 jours. Plus de 250 jets de projectiles, tags et autres dégradations constatés sur le matériel, chiffre en nette hausse par rapport à 2017 et 2016. Le coût du vandalisme (y compris sur les arrêts) est estimé à environ 100 000€ sur l’année, contre 60 000€ en 2016.
334 accidents de la circulation impliquant un véhicule Fil Bleu ont eu lieu en 2018, en baisse. 34 concernent le tram. Fil Bleu est responsable dans 143 cas, également en baisse.
Plus de 16 000 PV distribués en 2018 pour des personnes pas en règle dans le bus ou le tram. Montant moyen de l’amende : 41€95 mais seulement 43,4% payés, un chiffre en baisse.
Olivier Collet