Quartier des Casernes : l’heure de la démolition

Le début de 10 ans de travaux…

Un coup de pelleteuse dans le mur, mais seulement un acte symbolique. Ce vendredi le maire de Tours a présidé une cérémonie pour lancer l’opération de démolition du site des casernes Beaumont et Chauveau, dans le secteur de la Rue du Plat d’Etain, près de l’hôpital Bretonneau et de l’Université. Cette zone de 10 hectares est une friche de l’armée : elle n’y mène plus aucune activité, donc depuis 2010 la ville envisage de tout raser pour créer un quartier tout neuf à la place.

L’ambition c’est d’aménager 600 à 800 logements (le chiffre n’est pas clairement arrêté), un parc d’1,8ha (semblable à la superficie de la Place de Strasbourg, plus grand que la Place du Général Leclerc face à la gare), plus de 20 000m² de bureaux pour accueillir environ un millier de salariés ou encore d’y construire le futur Centre Chorégraphique National de Tours, une opération représentant à elle seule 13 millions d’euros d’investissement. Son architecte vient tout juste d’être nommée.

De longues fouilles archéologiques

Sauf qu’avant de voir les premiers immeubles sortir de terre (des bâtiments autour de 4 étages, peut-être certains avec des toits selon les vœux de l’Architecte des Bâtiments de France), il est nécessaire de démolir les vieux locaux robustes des militaires (pas si délabrés, mais jugés trop vétustes pour être rénovés). L’opération représente 1,9 million d’€ pour 41 000m² à ratiboiser. Pour pouvoir mener ce chantier, la ville et la Société d’Equipement de la Touraine – la SET – ont dû négocier avec l’Etat afin de racheter les terrains. L’accord a été conclu il y a près de 3 ans, fin 2016. Depuis rien n’avait vraiment avancé sur ce dossier…

Vue du quartier – (C) Visadrone

Autre complexité pour ce site des Casernes : il faut engager des fouilles archéologiques. Avant d’être un terrain militaire, cette partie de la ville abritait une abbaye millénaire. Les bâtiments ont disparu mais il reste des vestiges. La campagne de fouilles est estimée à 3 millions d’euros, avec déjà une centaine de sépultures identifiées et sans doute un millier de trésors bientôt mis au jour. Selon leur valeur patrimoniale, ils pourraient imposer des modifications au projet. En tout cas pour gagner du temps, les archéologues devraient travailler en même temps que les ouvriers chargés de la démolition : « on fouillera à même les pelleteuses » image le directeur de la SET, Clément Mignet. De quoi gagner un an, selon lui.

Plan du futur quartier – (c) Fortier Architectes

Pour le maire de Tours Christophe Bouchet, ce futur quartier « en explosion » est un chantier « symbolique » pour la ville. A deux pas de l’université, du Bio3 qui promeut l’innovation pharmaceutique ou de l’école Maryse Bastié qui devrait être rénovée dans les prochaines années. Il sera relié à la nouvelle chaufferie biomasse (= chaufferie au bois) opérationnelle dès la fin de l’année au Menneton. La 2e ligne de tram devrait le traverser de part en part : « on sera à une station d l’hôpital Bretonneau, à 3 stations de la gare » souligne-t-il, évoquant une « centrification » du secteur. Pour ne pas dire gentrification. En effet il faut s’attendre à des prix de l’immobilier bien élevés : 4 à 5 000€ du m² selon ce qui nous a été annoncé. 20% des appartements seront dédiés à des logements sociaux, au lieu de 30% dans le tout premier projet.

Deux appels à projets innovants

Les promoteurs sont déjà sur les rangs pour proposer leurs projets : 50 000m² de logements sont à réaliser, une première tranche doit être proposée à la vente prochainement pour lancer les concours d’architectes. La ville a également lancé un appel à projets « innovants » pour deux zones particulières : le Pavillon de Condé au coin de la Rue du Plat d’Etain (à rénover) et l’Ilot Ouest Chauveau près du Bio3. Plusieurs candidatures ont été déposées, autour de l’art, de la médecine ou des relations intergénérationnelles. Les lauréats devraient être connus en décembre.

Quant à l’allure des futures constructions, « on veut créer du patrimoine » plaide l’architecte en chef du projet Bruno Fortier, désireux de rester en accord avec les formes de bâtiments historiques de Tours, « de ne pas multiplier les couleurs » comme dans d’autres quartiers. Au total, 300 millions d’€ d’investissements sont annoncés dans la zone. Un montant notamment dû au prix de vente des appartements qui représente deux tiers de la somme. Le budget de l’opération est lui de 26,7 millions d’€, hors chantiers immobiliers.

Olivier Collet

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