Comment Tours espère rénover 50% de ses écoles en seulement 10 ans

Un plan à plus de 100 millions d’euros.

« Des écoles actuelles dans un état déplorable »

« Des classes à 13° l’hiver malgré le chauffage »

« Des élèves impossibles à accueillir à cause de la chaleur »

« Un plan de rénovation particulièrement ambitieux »

Le maire de Tours n’a pas manqué de superlatifs pour justifier la conception d’un vaste « Plan Ecoles » dans la ville, « un programme complet sur dix ans » promet Christophe Bouchet. Initialement annoncé pour novembre 2018, il a fallu attendre ce mardi 2 juillet pour en connaître le détail. Pourquoi si tard ? Réponse : « A chaque fois qu’on creusait un peu plus on trouvait d’autres problèmes à régler. »

Autour de la table pour ce dévoilement : la région Centre-Val de Loire, l’Etat, la Caisse d’Allocations Familiales, la Banque des Territoires, l’inspection d’académie… Des institutions toutes ok pour accompagner voire financer les projets de la municipalité. Et il va en falloir des millions : plus de 100 d’ici 10 ans. Au programme : mise aux normes en matière d’accessibilité, rénovation énergétique, travaux de sécurité, solutions à trouver aux locaux exigus…

Tours compte 58 écoles, 27 à 29 sont concernées par ce plan, 11 à 13 seront totalement reconstruites, peut-être même un peu plus selon le souhait de Christophe Bouchet. Après la création d’une nouvelle école qui doit ouvrir à la rentrée dans le quartier des Deux-Lions,le Menneton pourrait avoir la sienne en 2025. D’autres établissements seront agrandis car la ville compte en moyenne 100 élèves de plus par an, soit 40 à 45 classes supplémentaires à ouvrir d’ici 2030.

Des études sont déjà lancées, en particulier pour l’école Jean de la Fontaine de Tours Nord puisqu’on en est à la sélection des architectes. L’objectif est d’y créer deux classes supplémentaires, et un nouveau bâtiment pour la cantine. Des espaces repas seraient aussi nécessaires à l’école Jules Ferry, à Racault ou George Sand.

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A terme, Tours espère se débarrasser des écoles construites en préfabriqués dans les années 60, qualifiées de « passoires thermiques ». On en compte une dizaine, ce sont elles qui doivent être totalement reconstruites. Afin de ne pas interrompre les cours, les vieux édifices ne seront démolis qu’une fois le chantier des nouveaux bâtiments achevé. Selon Christophe Bouchet, la quasi-totalité des établissements ont une réserve de terrains disponibles à proximité pour organiser des opérations de ce genre.

Pour les autres, « il faut chercher des solutions. » Notamment pour l’école Vigny-Musset des Rives du Cher où la présentation était organisée, en présence de quelques professeurs. Des enseignants empêchés de faire cours pendant la canicule car il faisait 33° dans les classes et qui ont appris en direct que leur établissement serait l’un des derniers concernés par une rénovation. Ils n’étaient pas du tout ravis…

Parmi les écoles également à reconstruire : la maternelle Mermoz, l’élémentaire Maryse Bastié, Montjoyeux-Maupassant, Mistral… Et peut-être Raspail, avec en prime un ajout d’équipements sportifs « dans un quartier qui en manque. » La maternelle et l’élémentaire Victor Hugo seront elles regroupées Rue des Bordiers dans le cadre du projet de réaménagement du haut de la Tranchée – un programme qui n’était pas prévu dans les plans de départ, mais qui a été validé après mobilisation des riverains.

Au total la ville chiffre son plan à 110 millions d’euros, un montant comprenant notamment les 6 millions du chantier de l’école Simone Veil des Deux-Lions en passe de s’achever. Donc on est plutôt à 104 millions, 42 sur la période 2020-2024 pour les 16 premières écoles.

Découvrez le Plan Ecoles en une carte ci-dessous :

Sur cette somme, 10,5 millions concernent la seule école Claude-Bernard du Sanitas qui doit être reconstruite dans le cadre du vaste plan de rénovation du quartier, tout comme ses voisines : les écoles Kleber et Curie. Ambition pour toutes ces nouvelles créations : des sites à énergie positive, « au-dessus de la nouvelle norme environnementale RT2020 » garantit le maire. D’ailleurs, pour que la région accepte de financer son opération, il devait s’engager à faire des travaux de rénovation énergétique. Pas difficile de le convaincre quand on sait que 42% de la facture des écoles proviennent de 17 adresses sur 58.

7 établissements sont visés en priorité pour bénéficier d’une meilleure isolation.On citera Giraudoux, Michelet, Flaubert, Mirabeau et Alain.

Pour tout ça, la région envisage de verser environ 6 millions d’euros… mais pas avant 2021. L’Etat prévoit une enveloppe équivalente d’ici 2024. Absent de la réunion, le Conseil Départemental serait prêt à participer. Pour le reste, la ville espère séduire des mécènes. Donc des investisseurs privés. Avec quelles conditions ? Quels bénéfices pour eux ? On ne sait pas trop… Au final, la municipalité devrait débourser 40 millions d’euros sur 110. Une somme conséquente quand on connait ses grosses difficultés financières (actuellement elle investit à peine 30 millions par an).  

C’est là qu’on se demande si ce plan ira au bout, y compris si le maire change après les élections municipales de 2020. En clair : assiste-t-on à un effet d’annonce ou à un programme savamment ficelé ? Dans tous les cas il faudra de la patience, délais administratifs obligent. Christophe Bouchet garantit que 7 à 8 chantiers sont déjà suffisamment avancés pour être garantis. Pour le reste, « je n’imagine pas une remise en cause » dit-il. Mais il signale aussi que ce programme est « évolutif », et qu’il pourrait donc être ajourné en fonction de nouveaux éléments qui pourraient apparaître dans les prochains mois, ou les prochaines années.

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