Elles regrettent que la mairie et la préfecture ne décident pas de réquisitionner des locaux.
Nous vous le racontions en début de semaine : quartier Febvotte, les responsables des associations tourangelles de soutiens aux migrants ont vu débarquer à la porte de l’association La table de Jeanne-Marie des femmes enceintes, des enfants, des adolescents, des nourrissons, avec des dizaines de sacs et des poussettes… Ils étaient venus pour expliquer leur situation, finalement l’association les a accueillis, nourris et logés pour la soirée. Enfin, logés… pas de façon durable. Et c’est là le nœud du problème. Comment loger 50 personnes en situation précaire, en cette période de fortes intempéries ? D’autant que le SAMU social – le 115 – ne trouve pas de places pour tout le monde. Malgré cette situation la préfecture nous indique ce vendredi soir qu’elle ne compte pas ouvrir plus de places que les 12 lits supplémentaires mis à disposition il y a quelques jours.
A défaut, la solidarité s’organise. « Personne ne prend ses responsabilités, que ce soit à la mairie ou la préfecture », déplore Patrick Bourbon, du Réseau Education sans Frontière (RESF). Alors le casse-tête commence : avec cette pluie, les bénévoles ne veulent pas laisser les familles à la rue. Ils trouvent des lits ici et là, chez les uns ou les autres.
Fabienne Colboc, députée LREM de la 4e circonscription d’Indre et Loire, a travaillé avec le collectif Accueil sans frontière en Touraine (ASFT) pour trouver 6 chambres d’hôtel. Mais finalement, il n’en restait que 3 disponibles.
« Il y a des logements vacants partout et la mairie de Tours a le pouvoir de réquisitionner ces locaux mais personne ne bouge. Nous, on demande à la mairie d’ouvrir un gymnase parce que sinon il y aura encore des familles dans la rue ce soir », déplore amèrement Iman Manzani, responsable de l’Association des métiers de l’art et de la culture, très impliqué au côté de ces familles. Familles parmi lesquelles on peut compter une dizaine d’enfants, dont au moins un en situation de handicap et un nourrisson de 9 mois.
« On s’en fiche qu’ils soient migrants ou pas. Là, ce sont juste des familles qui dorment dehors, sous la pluie »
Iman Manzani
Le collectif ASFT a contacté la mairie, qui était jusqu’alors restée sans voix. « Quand on les appelle, ils disent qu’ils ne sont pas au courant de la situation alors que nous leur avons envoyé des mails et relayé l’information sur les réseaux sociaux », poursuit Iman Manzani, très remonté.
Adjointe au maire en charge des affaires sociales, Alexandra Schalk-Petitot nous précise que la ville de Tours ne peut agir que pour les personnes qui ont des papiers (comme un titre de ce séjour) et que dans ce cas des logements sociaux peuvent être disponibles sous un mois ou alors qu’elle peut travailler avec des associations à qui elle attribue des appartements avant un glissement du bail vers leurs occupants. Mais pour les personnes actuellement à la rue l’élue renvoie vers les services de l’Etat.