Transports gratuits, abeilles, mégots… Les jeunes de Tours parlent écologie avec le ministre

Et ça a duré 1h.

Mardi 12 mars, 11h35 : « on prépare ce débat depuis une semaine mais on ne savait pas que le ministre allait venir » explique Manon après presque 2h d’échanges sur l’écologie. Très active pendant la réunion, cette Tourangelle en Garantie Jeune a débattu avec une soixantaine d’autres bénéficiaires de la Mission Locale, d’élèves de l’Ecole de la 2ème Chance ou de jeunes en service civique avec Unis Cité. Pendant 1h, le groupe a été rejoint par le maire de Tours, les députées Fabienne Colboc et Sophie Auconie mais surtout le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, de passage entre la signature d’un plan pour les loisirs avec la ville de La Riche et une remise de légion d’honneur à la préfecture.

Quelques extraits marquants des échanges :

« Ce qui pourrait me faire changer de comportement ? Des amendes ! »

« Il ne faut pas obliger les gens à faire certaines choses mais il faut que les lois soutiennent la transition »

« Il faut consommer moins, mais mieux »

« L’écologie, ça commence dès l’école : il faut éduquer les plus jeunes »

Un garçon de l’assistance s’agace que ses grands parents aient été mal conseillés pour l’achat d’un ordinateur (ils se sont retrouvés avec une machine géniale pour un gamer mais surpuissante par rapport à leurs besoins) : « c’est de la surconsommation ! » Plus tard il regrette que la domotique soit plus utilisée pour du commerce que pour rendre les actions du quotidien plus respectueuses de l’environnement.

Et puis on a parlé des cendriers, ceux qui se font rares dans les bars de la Place Plumereau. Une absence critiquée « mais c’est peut-être aussi à nous de venir avec notre cendrier de poche, ou de garder notre mégot et de le jeter plus tard dans une poubelle » remarque Manon. Juste à côté, Un jeune homme ose un avis architectural : « on ne favorise pas assez les puits de lumière naturels dans les logements quand on sait qu’un rayon de soleil équivaut à 1h de chauffage. »

Voici un extrait vidéo du débat, avec l’expression de quelques participants et une réponse de Jean-Michel Blanquer (allergique à la pollution parisienne) :

Les jeunes présents ont parfois directement interpellé le ministre ou le maire, demandant une meilleure isolation des bâtiments publics, des actions pour éviter la disparition des abeilles, des mesures pour le coût des transports (voire des transports gratuits). Alors que la députée Colboc annonce l’obligation de 50% d’aliments locaux et 20% de produits bio d’ici 2022 à la cantine, Manon rétorque :

« pour moi le bio ça n’existe pas. Nos sols sont pollués, les nuages sont pollués, la pluie est polluée. »

Silence dans la salle.

« Même en diminuant la viande, acheter des légumes locaux ou bio ça reste cher quand on a seulement une allocation de 470€ par mois. »

Manon, participante du débat

« N’ayez pas peur, exprimez-vous ! » lance Jean-Michel Blanquer qui veut organiser des débats sur l’écologie dans tous les lycées français vendredi de 16h à 18h, en réponse à la grève scolaire pour le climat annoncée le même jour : « on veut en tirer des conséquences concrètes dès le 5 avril » assure le ministre, applaudi quelques secondes par une partie de l’assistance. « C’est important qu’il soit venu, il va faire remonter les informations » veut croire Manon plutôt satisfaite de la démarche à la sortie de la réunion. Selon elle qui rêve de travailler auprès des animaux « c’est par nous que les choses peuvent changer ».

Juliette et Liam confirment :

« C’était enrichissant et important que les élus puissent venir. Les jeunes ne sont pas assez écoutés alors que nous avons toute notre place dans le débat. C’était aussi utile car nous n’étions pas au courant de tout, par exemple qu’il y avait déjà des ruches à la préfecture, c’est rassurant. »

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