La question de l’avenir de la cuisine centrale de Tours revient régulièrement dans les débats publics ces derniers mois. La ville mène actuellement des études sur l’avenir de cette cuisine qui nourrit chaque jour des milliers de repas pour les employés communaux, les enfants des écoles ou des crèches. L’objet de cette étude : la reconstruction complète d’un outil adapté (la cuisine centrale actuelle est obsolète) mais aussi sa gestion avec une question importante : La ville doit-elle garder sa gestion en direct ou bien la confier à une entreprise de restauration collective via une délégation de service public ?
Régulièrement interpellée par les élus d’opposition à commencer par l’élu écologiste Emmanuel Denis, la majorité et plus particulièrement Barbara Darnet Malaquin, adjointe en charge du projet, assure qu’aucune décision n’est prise pour le moment, la ville venant juste de recevoir l’étude économique commandée sur le projet qu’il faut désormais analyser.
Oui mais pour les élus d’opposition du groupe Tours à Gauche (PC, PS , EELV), la crainte est présente de voir la restauration collective confiée au privé alors que “l’alimentation est un bien commun” avancent-ils. Pour Emmanuel Denis, l’opportunité est à l’inverse idéale « pour faire mieux que ce qu’on fait en restauration collective, c’est une question de santé publique. » Et l’élu d’évoquer les projets de la Métropole autour d’une ceinture verte de l’agglomération, du développement des circuits-courts et plus généralement d’une politique agricole territoriale. « Ce serait incompréhensible que la cuisine centrale passe au privé allant à contresens de tout cela. », d’autant plus qu’un projet de cuisine métropolitaine pourrait voir le jour à l’avenir (relire notre article à ce sujet).
« Dans ce dossier il y a à la fois un objectif de santé publique et d’emploi » pour Pierre Texier (PCF). « La cuisine centrale emploie actuellement 45 personnes, on sait que dans le privé il y a une logique de rentabilité et qu’il y aura moins d’emplois à la clé ». Autre argument avancé par les élus de gauche : le manque de concertation. Pour Cécile Jonathan (PS), « il faut intégrer les Tourangeaux dans la réflexion ».
Et c’est justement pour intégrer les Tourangeaux qu’en compagnie de Convergences 37, association qui lutte pour la préservation des services publics, ils organisent une soirée sur le thème de la restauration collective le mercredi 21 novembre au centre de vie du Sanitas (20h30). Sera diffusé ce soir-là le film « Les casseroles de la restauration collective » dénonçant les méthodes des entreprises de restauration collective, suivi d’un débat. « La question qu’il faut se poser c’est comment gérer la restauration collective et surtout dans quelle utilité ? » explique Bruno Olivier de Convergences 37. A l’heure où les scandales sanitaires autour de l’alimentation sont devenus récurrents, la question mérite en effet d’être posée.
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