Ecole de Commerce de Tours : 21 millions d’€ perdus dans la fusion avec FBS

La Cour des Comptes épingle ce projet dans son dernier rapport.

Chaque année, le rapport de la Cour des Comptes est très attendu car il recense les gaspillages de l’argent public. La dernière livraison est parue de mercredi 7 février et un chapitre est particulièrement commenté : celui concernant l’écotaxe pour les poids lourds qui a fait perdre près d’un milliard d’euros à l’Etat. La région Centre-Val de Loire se retrouve aussi concernée via le dossier France Business School, ou la tentative de fusion de l’Escem, l’école de commerce de Tours-Orléans-Poitiers, et des écoles d’Amiens Brest et Clermont-Ferrand. Un projet associatif qui n’a été actif que pendant deux années scolaires avant un fiasco financier : 36 millions d’euros de surcoût selon le rapport dont 21 millions rien que pour l’Escem (et 181 suppressions de postes).

Sur près de 40 pages, la Cour des Comptes refait l’histoire d’une idée « a priori pertinente » dans un contexte d’économies budgétaires au niveau national et de volonté de mise en commun des réseaux alors que dans le monde économique tout pousse à se tourner vers l’international. Sauf que ça n’a pas pris. Du tout : -77% de recrutements d’élèves pour la première année et seulement 181 étudiants l’année suivante. « L’effondrement des recrutements s’explique en partie par une stratégie de recrutement préparée précipitamment qui n’a pas convaincu les étudiants » détaille la Cour qui critique aussi « une stratégie internationale démesurée » avec une tentative d’implantation en Chine ratée.

A cela il faut ajouter « une gestion défaillante » : « alors que le plan de financement prévoyait un chiffre d’affaires de 42,5 M€ dès 2013, celui-ci s’est établi à 33 M€ cette année-là » peut-on lire. Le constat est sévère : « France business school a été créée sans qu’aucune réflexion ou décision relative à l’organisation comptable et au choix d’outils financiers n’ait été engagée » avec en prime « une absence de respect des règles de la commande publique » et une mauvaise gestion du personnel (avec de fortes disparités selon les sites).

Résultat : « 85 étudiants sont ou seront diplômés d’une formation ne conférant pas le grade de master, malgré l’investissement financier consenti par ces élèves ou leur famille. La dissolution de France business school a également provoqué l’affaiblissement durable de l’école supérieure de commerce d’Amiens et la transformation de l’ESCEM (Orléans, Poitiers, Tours) en une école de type bac +3 alors que cette dernière disposait, avant la fusion, d’accréditations et d’une réputation solides. » Le surcoût total de cette opération est de 36 millions d’euros, dont 21 à la charge de l’ESCEM Tours-Orléans-Poitiers dans laquelle la Chambre de Commerce et d’Industrie de Touraine est impliquée. A noter enfin que depuis quelques mois, une nouvelle directrice est arrivée à l’ESCEM afin de la relancer.

Cliquez ici pour lire le rapport complet.

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