Les Républicains de Tours se chauffent pour 2017

Et digèrent mal le départ de Françoise Amiot.

Il y avait du monde pour la galette lundi soir au siège du parti Les Républicains à Tours… Une petite centaine de personnes venues pour les vœux, et repartis avec plein de petites phrases. L’objectif de la soirée : montrer une image de franche camaraderie, d’unité. Accolade appuyée entre le maire de Tours et son adjointe-candidate aux législatives Céline Ballesteros ou l’étonnante standing ovation à l’arrivée de Serge Babary dans les locaux… En façade, tout va bien, même les centristes sont là (Christophe Bouchet, Xavier Dateu) et on s’amuse des scores de participation à la primaire de la gauche de la veille. Pourtant, dans le fond, ça tangue un peu.

« Notre circonscription se met à revivre » entame son représentant, l’élu du conseil municipal de Tours Jérôme Tebaldi qui appelle les militants à occuper le terrain : « nous sommes de droite, nous devons soutenir François Fillon pour la présidentielle qui n’est pas gagnée. Je sais vos états d’âme sur certaines propositions mais je préfère n’importe qui de droite qu’un candidat de gauche. » Même message pour Serge Babary : « nous devons tous être derrière lui. » Car il y a de la concurrence à la porte, Jérôme Tebaldi a fait la liste : « nous avons l’extrême droite, un qui passe tout le temps à la télé, et puis Hamon et tous les autres à gauche… »

Celui qui passe à la télé, c’est Emmanuel Macron, bien sûr. Que la désormais ex-LR et ex-élue tourangelle Françoise Amiot vient de rejoindre, en démissionnant avec fracas de tous ses mandats et rendant sa carte du parti pour ne pas avoir été investie candidate aux législatives. « La débandade de l’autre côté de la rivière » résume Serge Babary saluant chaleureusement le nouveau conseiller municipal de son équipe, Patrick Bonhomme. « On ne doit pas fonctionner en se disant ‘je n’ai pas mon dû, je m’en vais.’ On a voté pour des statuts, il faut les respecter » ajoute Jérôme Tebaldi.

Dans la foule, ce départ est aussi très commenté. Sobrement par certains (« c’est dommage… ») De manière plus frontale par d’autres (« le ménage se fait, les meilleurs restent. »), remettant en cause sa méthode de travail à la mairie. Même parmi ceux qui ont soutenu la candidature Amiot aux législatives, il y a de la gêne face à sa démarche. Clairement, la rancœur est tenace et un article reprenant le communiqué de Jérôme Tebaldi sur le sujet est affiché en grand format à l’entrée, comme un avertissement.

Et Serge Babary de lancer un autre avertissement : « il ne faut pas de critiques dans nos rangs, ce serait terrible. » « Face à Jean-Patrick Gille, il y a une candidate et une seule : Céline Ballesteros » insiste Jérôme Tebaldi, qui se « méfie » du socialiste, « un candidat fatigué… et fatiguant » pour le maire de Tours. Des attaques acerbes de tous les côtés, donc, chez les LR. Idéal pour s’assurer un maximum d’écho avant que JPG n’entre vraiment en campagne (ce sera sans doute le cas lundi prochain lors de ses propres vœux).

Bref, la droite tourangelle alimente le feuilleton et les petites phrases, occupe l’espace (mais pas de la manière la plus constructive, donc). On connait le dicton : « en bien ou en mal, l’important c’est qu’on en parle. » Et Céline Ballesteros comme François Fillon en ont besoin alors que la première a un candidat très bien implanté face à elle et que le second doute de sa capacité à rassembler un large panel de Français avec ses propositions clivantes.

O.C.

 

Et pendant ce temps, Françoise Amiot a encore des choses à dire débutant ainsi dans un texte publié lundi soir :

« J’ai choisi de démissionner de la municipalité, actuellement en charge de l’administration de Tours, car je n’étais clairement plus en phase avec sa manière de conduire les affaires de la ville, et, aussi, parce que je désapprouvais vivement ses pratiques de management du groupe des élus majoritaires, et ce depuis déjà de nombreux mois. »

Elle fait ensuite référence à ce communiqué signé du groupe Tours Ensemble reçu dans notre boîte mail dimanche soir : « Si nous pouvons comprendre sa décision personnelle, au sein de la municipalité, nous sommes très surpris et surtout déçus par son choix de s’engager derrière un homme qui se dit lui-même de gauche. (…) Nous regrettons que les ambitions personnelles de Madame Amiot aient pris le pas sur les convictions et les valeurs que nous avions le sentiment de partager avec elle jusqu’ici. » Et donc, Françoise Amiot de répondre : « que ma volonté, après avoir vendu ma société, sur recommandation du Maire, et démissionné de tous mes mandats, en renonçant donc aux indemnités qui les accompagnaient, tout en quittant logiquement le parti des LR, de rejoindre, sans revenus désormais, la société civile, et l’engagement militant, relèvent d’une ambition personnelle démesurée… Drôle de raisonnement ! »

Et de conclure : « je regrette que cette majorité ne voit qu’un ennemi, Emmanuel Macron, qui pourtant affirme clairement vouloir fédérer tous les personnes de bonne volonté, pour rassembler autour d’un projet dépassant tous les vieux clivages politiques. »

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