Ce que l’on aurait pu acheter à la Braderie de Tours

Mais finalement, on a gardé nos sous.

Le ciel est gris, l’air un peu lourd, mais pas question de rester sur le canapé à regarder Michel Drucker. En ville, y’a Braderie. Et même si cette année elle est moins fournie que d’habitude parce que son périmètre a été resserré pour des questions de sécurité, on nous promet tout de même 13km de stands et environ 800 exposants. Ca tombe bien, on avait dit qu’on voulait faire plus de sport cette année (une résolution déjà en partie foirée).

Alors, un billet de 20€ en poche, quelques pièces de menue monnaie dans une autre poche, et la carte bleue sous le coude (au cas où, vraiment, on ait un coup de coeur), direction le centre-ville. Bonne nouvelle : on passe le contrôle sans faire la queue à la gare (ce qui peut aussi être une mauvaise nouvelle pour les commerçants, car ça signifie qu’il n’y a pas foule). La Mme Sécurité est persuadée que l’on a un sac magique avec plein de poches (mais en fait y’en a que trois). La formalité se règle en 30 secondes. Et ça y est, top départ pour chiner.

La balade commence avec une petite pensée pour nos confrères du Magazine de la Touraine, car un numéro de 1992 trône fièrement sur la table d’un stand de la Rue Charles Gille. Un peu plus loin, c’est une pile d’exemplaires du Crapouillot que l’on aurait pu ramener à la maison. On a envie de dire, « c’est toi la crapouille ».

Rue Charles Gille toujours, on aurait pu acheter des poignées de porte. Ca tombe bien, les nôtres ne sont pas très belles. Mais tu le sens venir le moment de solitude où, une fois de retour à l’appart’ tout fier avec tes poignées, tu te rends comptes qu’elles ne sont pas de la bonne taille. L’achat impulsif n’a pas que du bon. L’an prochain, on mesurera nos poignées, au cas où.

Un peu plus loin sur le trottoir, une poupée de nourrisson franchement laide est allongée dans un berceau vintage, et, juste à côté, on voudrait bien nous refiler un vieux livre sur la grammaire. Parait que c’est la rentrée… On bifurque Avenue de Grammont, une machine à café trône fièrement sur une table à repasser (cherchez le rapport), et un petit jeu de cartes autour des Schtroumphs intrigue deux ou trois passants (de même qu’on hésite encore sur l’intérêt de nous vendre des blocs de papier Bonal destinés à nos listes de courses). Place Jean Jaurès, on nous propose de partir faire un séjour dans le Berry, sous un stand rose bonbon pendant que Zaz passe en boucle sur le stand d’en face (!!). On s’écarte. Et non loin de là, à l’entrée du Boulevard Béranger, il y a tout un tas de cartes Pokémon à vendre (bah tiens, avec l’essor de Pokémon Go, ils ont flairé le bon filon les bougres !)

On poursuit un peu plus loin, attiré par un vendeur : « faut liquider ! Faut liquider ! Faut liquider ! » Devant lui : des fèvres Marsupilami, entre autres. Mais pas de frangipane à l’horizon. Chez son voisin, une collection de vinyles live d’un certain Johnny H. Kiss à la rigueur, mais Johnny, ce sera pour une autre fois. Résultat : toujours pas 1€ de dépensé et voici que l’on arrive sur le stand des trains miniatures. On fouine, on triture, on regarde, on inspecte. On hésite, un peu. Mais en fait, on n’en a pas besoin.

On repart. Et on tombe sur le stand bien chelou avec la statue d’un sanglier miniature (enfin 50cm de haut facile, quand même) aux côtés de trois grandes cordes. L’escalade c’est pas dans notre programme, et le sanglier on le préfère en saucisson, alors on repart, croyant avoir tout vu, mais c’était sans compter sur les bois de cerf proposés sur la chaussée du Boulevard Béranger. C’est joli au Château de Chenonceau, beaucoup moins dans ton salon rempli de meubles suédois.

Et puis c’est quand tu penses avoir fait le tour du cocasse (chaussons à moumoute avec tête de chien, fausses chaussures à mâcher pour les toutous…) que tu finis par tomber sur le truc vraiment insolite, incongru, unique, inattendu : le billet de 1 000 Lire. La Lire, l’ex monnaie italienne. Posé là, l’air de rien, à peine coincé dans un autre objet. Conclusion : plus concentrée, moins remplie de badauds et avec un nombre de brocanteurs réduit la Braderie de Tours reste capable de nous réserver de drôles de surprises, c’est pour ça qu’on revient chaque année. Le plaisir des yeux.

Olivier COLLET

PS : On a quand même acheté un paquet de pralines. Bilan des courses : 3€. Ca aurait pu être pire. Mais les tourteaux fromagers à 5€ pièce, plus chers qu’à la Foire à l’Ail, c’était non.

À lire sur Info Tours

Suivez l'actualité en temps réel

La météo présentée par

TOURS Météo

Recherche

StorieTouraine - L'actu en résumé

Inscription à la newsletter

Agenda