Julien Alet, l’adjoint au maire qu’on appelle à 2h du matin

L’élu tourangeau raconte son quotidien dans les quartiers de Tours Sud.

Julien Alet, on le voit partout, tout le temps. Sport, inaugurations, cérémonies, marchés… Il ne manque aucun rassemblement à Tours. Avenant, jovial, cet élu qui vient tout juste de (re)prendre sa carte chez Les Républicains et soutient Nathalie Kosciusko-Morizet à la primaire pour la présidentielle a pourtant mis pas moins de 4 mois avant d’accepter une interview sur son boulot d’adjoint de quartier pour Tours Sud (Fontaines, Deux-Lions, Rochepinard, Belle Fille, Rives du Cher) et il a fallu l’inauguration du marché face à l’Heure Tranquille pour le décider à s’exprimer.

L’homme a un profil intéressant : salarié chez ST Microelectronics, il a suspendu son contrat pour 6 ans afin de devenir « 100% adjoint » et jure que ce n’est pas de la langue de bois quand il affirme qu’il n’y a pas de difficultés dans sa tâche qui s’articule entre réunions, visites de terrain, permanences, conseils municipaux… ou séances piscines avec les retraités des Fontaines : « c’est dans ces moments-là que l’on peut vraiment parler du quartier, que les choses remontent » argumente Julien Alet : « j’ai besoin de témoignages. »

Il le reconnait : c’est souvent les Tourangeaux les plus âgés qui viennent vers les élus pour leur faire part de leurs doléances. Il n’empêche, Julien Alet fait en sorte de faire sortir des projets intergénérationnels. Après le fameux marché des Deux-Lions et en attendant l’école, c’est un jardin public qui doit prochainement être ouvert pour les habitants du quartier, sur le site des Granges Collières : « là on a une maison et 4 000m² de terrain. On va en faire un jardin en cœur de quartier, accessible à tous, avec des tables, des chaises… Ca fait des années que c’est fermé et c’était une demande des habitants de le rouvrir. Nous allons proposer au Conseil de Vie Locale Sud d’y consacrer 10 000€ (la moitié de son budget annuel) et le service parcs et jardins prendra en charge le reste de l’aménagement pour 20 000€. » Tout devrait être achevé pour la saison estivale, ce qui fera un troisième point vert avec la Bergeonnerie et la Gloriette, en attendant une éventuelle réouverture de la ferme (c’est dans les tuyaux).

L’un des grands enjeux du mandat de Julien Alet et par ricochet du maire Serge Babary c’est de réussir à mettre de la vie aux Deux-Lions, devenu cité dortoir minérale tristoune malgré ses 3 500 habitants et ses 4 000 travailleurs qui se croisent sans vivre ensemble. D’où ces paris : jardin, école, marché, animations (brocante, course Happy Color en juin, course cycliste…) « mais ce qu’il manque toujours c’est des commerces de proximité. » La requête n’est pas nouvelle, mais encore faut-il voir où ils pourraient ouvrir. « A l’Heure Tranquille ? » suggère l’adjoint, centre commercial qui cherche toujours son rythme de croisière : « les restaurants marchent bien… On attend beaucoup de la réouverture de l’Hippopotamus qui a été victime d’un incendie et de l’arrivée d’un deuxième Café Marcel à la place de La Mie Câline. »

Là où l’on risque régulièrement de croiser Julien Alet c’est aux Fontaines : « j’ai choisi d’y acheter mon appartement il y a 6 ans » et il ne veut pas partir : « j’avais envie de vivre dans un quartier populaire. » Et il fait du lobbying à longueur de temps pour obtenir des crédits afin d’améliorer le quotidien : « mon travail ça va du nid de poule à la création du marché. L’autre jour on m’a signalé qu’une dame était tombée au centre commercial parce qu’il manquait deux dalles. Je ne peux pas le savoir si on ne me le dit pas, mais du coup on les a fait réparer immédiatement. » Pour cet été, il a obtenu de Tours Habitat l’installation d’un brumisateur vers la Rue Greuze : « on va faire Tours Sud Plage mais ce sera beaucoup moins gourmand en eau que les jeux qui sont par exemple installés à Beaujardin et Rochepinard. Ils consomment 50 à 60m3 d’eau par jour. Là ce sera 5-6 maximum. » Le site sera également revégétalisé.

Et des petits chantiers comme ça, il y en a à la pelle. Financés (ou non) par la ville : réfection de voiries, d’entrées d’immeubles (à Rochepinard et aux Fontaines), d’une aire de jeu (Mozart) vieille de 30 ans, le jardin partagé des Fontaines, les vignes sur l’Île Balzac… « On n’a pas de budget mais nous sommes sources de propositions. » D’ailleurs, faut-il vraiment « casser la baraque » pour satisfaire les habitants de ces quartiers ? « Je n’ai jamais entendu d’habitants des Fontaines me demander le passage du tram » note par exemple Julien Alet : « tout ce qu’ils veulent, c’est des bus un peu plus fréquents vers le centre-ville. »

Et que pensent-ils des caméras de surveillance aux Fontaines depuis un an et aux Rives du Cher depuis quelques semaines ? « Je n’ai jamais croisé d’habitants qui étaient contre. J’entends surtout qu’ils en veulent plus, par exemple Place Strauss aux Fontaines. Mais ce qu’ils demandaient, c’était surtout des caméras dans les halls d’immeubles où il y a des incivilités » ajoute Julien Alet, grand ami d’Olivier Lebreton (l’adjointe à la sécurité) dont il était le suppléant lors des élections départementales. Il poursuit sur la sécurité : « des points chauds il y en a dans ces quartiers. Mais il faut que les habitants appellent la police, portent plainte. » Quand ils n’osent pas, c’est lui qui s’en charge : « ils savent que l’on peut m’appeler tout le temps, une fois c’étai à 2h du matin pour du tapage nocturne. » Mais il préfère, « car si on me le dit le lendemain, je ne peux plus rien faire. »

Olivier COLLET

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