Pour la première fois, Tours héberge les Assises du Journalisme.
Assises du Journalisme… Dit comme ça, on peut avoir l’impression que l’on parle d’un congrès technique et technocratique. Et pourtant, l’événement que Tours va accueillir du 9 au 11 mars est non seulement ouvert gratuitement à tous les publics (qu’ils aient ou non une carte de presse) mais en plus son programme est fait pour intéresser le plus grand nombre. Après avoir voyagé à Lille, Strasbourg ou Metz, la manifestation arrive donc en bord de Loire, au Vinci, et elle emmène pas moins de 150 intervenants du monde des médias dans son sillage, du patron du grand quotidien Libération (le charismatique Laurent Joffrin) à l’urgentiste Patrick Pelloux, également connu pour ses chroniques dans Charlie Hebdo. Un événement qui s’intéresse aux nouvelles pratiques de l’information ainsi qu’au quotidien de ceux qui la fabriquent et qui pratiquent un métier qui a rarement bonne presse.
Parmi les thèmes de débats, on retiendra celui organisé mercredi 9 au soir à 18h : « comment lutter contre la théorie du complot » (qui refait notamment surface après chaque attentat majeur, du 11 septembre à l’attaque de Charlie Hebdo), une soirée à laquelle participera notamment Agathe André de Charlie et le fondateur du site de décryptage des médias Arrêts sur Images, Daniel Schneidermann. Le journalisme sera également analysé sous le spectre de l’état d’urgence jeudi 10 à 20h, on parlera du prix de l’info sportive le 11 à 14h et des grands reportages sur le thème des migrants le même jour à 18h.
Parallèlement à ce programme de conférences, plusieurs expositions et rendez-vous culturels vont émailler la semaine à commencer par une exposition dans le péristyle de l’Hôtel de Ville à partir de mardi 8 mars et jusqu’au 13 : #jedessine, où l’on pourra prendre le temps de réfléchir autour des dessins envoyés à Charlie Hebdo après l’attentat du 7 janvier 2015 (des coups de crayons de jeunes, réalisés spontanément en classe ou avec leurs parents).
Dans le même temps, le Boulevard Heurteuloup sera lui investi par l’ONG Reporters Sans Frontières qui affichera une rétrospective de ses 30 ans de campagnes pour la promotion des droits de l’homme et de la liberté de l’information. A la gare de Tours, l’artiste italien Davide Dormino vous invitera à monter sur une chaise comme l’auront fait avant vous trois statues de personnalités qui ont dit non « à la mise en place d’une surveillance globale » : Chelsea Manning, Edward Snowden et Julian Assange. Enfin dès le 9 mars, il ne faudra pas s’étonner de voir des photos d’actualité en grand format dans les rues de la ville. Elles seront collées par le collectif #Dysturb, né en 2014 de l’initiative d’un photojournaliste qui voulait donner plus de visibilité à un reportage en Centrafrique.
On notera que les cinémas Studio sont partenaires de l’événement à travers des projections gratuites proposées les 10, 11 et 12 mars à 19 et que La Boîte à Livres organise un salon du livre de journalisme au sein du Vinci du 9 au 11 avec des signatures connues : Patrick Pelloux, Ariane Chemin, Denis Robert, Fabrice Arfi, Rachid Arab… Le programme complet est consultable sur www.journalisme.com.
O.C.
