Ils présentent leur troisième album sur scène le 19 février à l’Espace Gentiana.
La légende dit que Johnson Concorde est né en 1958 et que c’est un dinosaure du rock. Il a connu l’époque grandiose des 70’s non loin de Bowie et Queen, il fait fureur dans les 80’s avec Iron Maiden… Et en 2016, il est toujours là, plus fort que jamais. Johnson Concorde est un personnage, un rockeur imaginaire incarné par un tourangeau bien réel qui ambitionne de proposer « un rock total » avec son groupe « de rock show ». Et ça matche.
Autour de Johnson Concorde, on trouve Yugh Motos à la basse, Kyla DeLight et Priscilla Love Boat au chant, Jonas Gilbert au clavier et Grichka Nocheiev à la batterie, « chacun est un personnage sur scène et dans le groupe. » Ensemble, ils en sont à leur troisième album enregistré depuis leur home studio, bien loin du faste dans lequel leurs personnages pourraient travailler s’ils existaient vraiment. Et pourtant, le résultat est loin d’être amateur. Au contraire, on est là face à un son agité, furieux et surprenant, qui soigne aussi bien le fond que la forme. Un rock à 200 à l’heure, « outrancier, très british et malicieux. »
Johnson Concorde est apparu sur la scène tourangelle en 2011 avec un premier album en forme de best-of imaginaire des meilleures productions de son leader en préretraite pendant 15 ans, donc une façon de refaire l’histoire du rock. Depuis, le style s’est affirmé grâce à une créativité sans limites, « comme une pelote qu’on tourne » : la tournée du deuxième album sorti en 2014 n’était pas encore finie que la moitié des chansons du troisième opus étaient déjà prêtes, « des textes qui évoquent la place de l’artiste, l’égo, le succès. J’y travaille à partir de biographies de rockeurs » nous avoue Johnson Concorde himself.
Concernant le style : « on est assez pop dans ce qu’on propose mais on ne s’assagit pas. C’est un rock de plus en plus serré, arrogant. Nous sommes des gens humbles mais utiliser cette arrogance nous permet de jouer avec le public. On a passé l’âge d’être des rock-stars pour de vrai mais on veut le vivre. »
Car pour Johnson Concorde, une chanson n’est pas terminée tant que la façon de la présenter en live n’a pas été établie. Le concert est ainsi mis en scène comme une pièce de théâtre avec des costumes, des masques, une trame et un décor. « C’est un spectacle total et très visuel. Chaque chanson est conçue comme un tableau ce qui donne un show très énergique, plein de surprises. On prend très au sérieux le fait de distraire les gens avec la volonté d’aller sur toutes les formes d’art et de tirer toutes les ficelles possibles. » Bonne nouvelle : grâce au succès des deux précédents disques, Johnson Concorde a pu faire appel à la créatrice tourangelle AArianah pour des costumes sur mesure.
Sur scène, l’idée c’est que ça s’enchaîne : il ne faut laisser aucun répit au spectateur, « chaque chanson en appelle une autre. » Et ils semblent apprécier le défi car le premier spectacle de Johnson Concorde cette année est déjà presque complet (ce sera ce 19 février à l’Espace Gentiana de Tours Nord). Suivront des dates vers Angers ou Blois avant un concert à l’Heure Tranquille aux Deux-Lions le 21 juillet.
Olivier COLLET