REGIONALES : La gauche affûte ses armes avant le second tour

François Bonneau et ses soutiens tenaient un meeting à Tours mercredi soir.

La dernière fois que la gauche avait rempli la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville de Tours, c’était pour écouter Manuel Valls juste avant les départementales, un meeting qui avait alors des airs de baroud d’honneur pour limiter la casse avant une défaite cuisante dans les urnes le dimanche suivant. Ca aurait pu être la même chose ce mercredi soir pour les régionales. Sauf que cette fois François Bonneau et ses équipes se savent en bonne position en vue du second tour face à la droite et au Front National : la triangulaire risque de leur être favorable même si “ce sera serré” et que “la soirée électorale promet d’être longue” glisse un candidat avant le début des discours. Car les premiers résultats qui tomberont seront ceux des communes rurales, là où le FN fera sans doute un carton plein, “reste à savoir jusqu’à quel niveau il baissera” poursuit ce colistier de François Bonneau et Jean-Patrick Gille.

Avec ce grand rendez-vous tourangeau organisé dans la foulée d’un autre meeting loir-et-chérien qui a valu une bonne demi-heure de retard au président sortant de la région, les soclaistes et leurs alliés veulent confirmer la dynamique engrangée au premier tour en Touraine, seul département de la région à résister au FN ET à placer le PS devant. “On sentait que ça montait pendant la campagne, mais pas à ce point” nous dit-on encore. En fait la gauche a profité de la désorganisation de la droite et de sa confiance. Ce qui lui vaut aujourd’hui d’être dans le doute à 3 jours du verdict des urnes.

De la droite, il en a un peu été question dans les premiers discours entendus à la tribune. Non sans ironie. Par exemple, la ministre de la santé Marisol Touraine – seule “tête d’affiche” nationale de la soirée – a taquiné le député UDI Philippe Vigier qui en dirige la liste, usant même du tutoiement : “eh Philippe Vigier, les propositions que tu avais promises sur la santé, elles arrivent quand ? Le second tour c’est dimanche…” La représentante tourangelle du gouvernement n’est pas très bonne actrice pour ce genre de piques mais le phrasé a suffi à ravir l’assistance. Cela dit, c’est surtout sur la riposte face au FN que l’élue de Monts a axé son propos reconnaissant tout de même qu’après ce scrutin “il faudra s’interroger sur ce qui mène à ce vote de peur et de repli.” Sinon, elle a aussi chargé le chef de file des Républicains dans cette campagne (l’ancien tourangeau Guillaume Peltier) : “il parle FN, il pense FN, il rêve FN !”

Cette soirée, c’était aussi l’occasion pour les équipes de François Bonneau de saluer leurs partenaires de mandat revenus au bercail après leur échappée solitaire du premier tour : les Verts et le Front de Gauche. Nicolas Sansu, maire communiste de Vierzon, a eu droit à une longue tribune même si ses candidats n’ont pas fait un score suffisant pour figurer sur la liste de rassemblement. Il appelle donc à voter Bonneau “sans états d’âmes” mais prévient aussi que face au FN, “la condamnation morale ne suffit pas.” Donc qu’il attend des actes en retour. Les écolos aussi ont gentiment chatouillé les socialistes par la voix de leur leader régional Charles Fournier, parachuté sur la liste tourangelle après avoir été N°1 en Loir-et-Cher pour le premier tour : “il ne suffira pas d’ajouter l’épouvantail du FN, il faudra faire des propositions concrètes pour qu’il disparaisse.” Ainsi, malgré l’accord sur la liste et sur le programme, EELV “ne dissimule pas ses désaccords”, “nous garderons notre liberté.”

Olivier COLLET

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