De plus en plus de bus pour voyager depuis Tours : problème ou solution ?

Il y a désormais 4 compagnies nationales qui desservent la gare routière des Peupliers.

La loi Macron est florissante. Si ses réels effets sur la croissance ne sont pas encore bien visibles malgré une hausse annoncée de cette dernière pour 2015, une chose est sûre : son volet autorisant le développement des liaisons par bus en France est pris au pied de la lettre. Isilines, Flixbus, Megabus, Ouibus : pas moins de 4 compagnies desservent désormais la gare routière des Peupliers de Tours, sans compter Eurolines pour l’international. Leur promesses s’affichent en gros et en couleurs vives sur la carrosserie : billets dès 1€, wifi gratuit… Et tout ça sans demander de subventions aux pouvoirs publics locaux, à la différence des TER de la SNCF ou de la très décriée compagnie low cost Ryanair qui dessert l’aéroport de Tours.

Avec ces bus appuyés par de grands groupes (Transdev et SNCF notamment), on peut désormais aller partout depuis notre Touraine : Paris, Rennes, Nantes, Metz, Lyon, Agen, Lille, Grenoble, Montauban, Orléans… Toutes ces destinations chères en train (voire compliquées quand elles nécessitent des changements) sont aujourd’hui accessibles gratuitement pour peu que l’on soit patient : 9h30 pour aller à Lille, 3h15 pour Paris, plus de 7h pour Metz. Entre 2 et 3 fois plus long que le train.

Et ça semble marcher : pas un jour sans que l’on voit ces bus stationner à la gare routière des Peupliers sur la Rue Edouard Vaillant, toujours avec du monde prêt à monter ou en train d’attendre. Outil idéal pour Français fauchés qui ont quand même envie de voyager, ces bus répondent clairement à une demande mais continuent de cristaliser les critiques, notamment parce que c’est rajouter des véhicules sur les routes en ces temps de Cop21. On pourrait presque y voir un retour du passé, quand le train n’était pas encore démocratisé. Mais après tout, ne dit-on pas que la mode est un éternel recommencement ?

Et le service alors, est-il au rendez-vous ? On entend déjà des témoignages sur de gros retards, sur un confort plutôt spartiate, sur un “esprit communautaire du voyage” pas si bon enfant que ça… Il faut savoir que les voyages en bus sont régis par un code européen : les transporteurs sont tenus de fournir une collation ou un repas aux voyageurs voire de payer l’hôtel en cas de retard de plus de 90 minutes ou d’annulation (c’est dès 30 minutes pour la SNCF), le remboursement doit être proposé (ou un réacheminement) après plus de 2h de retard, une assistance est obligatoire pour les personnes handicapées… De quoi donc fournir des arguments en cas de réclamation. En revanche, comme on est sur des prix en général très bas, ne pas s’étonner de voir des billets non échangeables ou non remboursables.

Reste à voir si cette profusion de services et de lignes des premiers mois restera durable. Si les prix seront toujours compétitifs quand les prmeiers bilans financiers des entreprises seront publiés. Si les emplois promis par centaines seront bien au rendez-vous ainsi que les bus moins polluants que les sociétés s’engagent à acheter. Sinon, on risque d’entendre parler de fermeture de lignes, de suppression d’arrêts pour gagner en rapidité, de modifications d’horaires… En fait des débats que l’on a déjà avec le train. Et que personne n’a vraiment réussi à régler.

Olivier COLLET

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