A Loches, création d’une robe exceptionnelle inspirée du XVe siècle

C’est très clairement l’une des expositions événement de l’année en Indre-et-Loire : jusqu’au 6 novembre, la Cité Royale de Loches vous explique en long, en large et en travers qui était Agnès Sorel à l’occasion des 600 ans de sa naissance. Le tout avec une scénographie très actuelle puisque cette femme qui a marqué le milieu du XVe siècle est décrite comme une influenceuse, un mot très employé aujourd’hui pour parler des stars des réseaux sociaux mais qui vaut aussi pour cette personnalité du Moyen-Âge.

Beaucoup de mystères entourent encore Agnès Sorel. Mais on a un tableau d’elle signé Jehan Fouquet, dans lequel elle porte une robe magnifique. Eh bien cette robe a été fidèlement recréée par une couturière et styliste lochoise, Madame Augustine.

A 29 ans, la jeune femme est une passionnée de vêtements d’époque (qu’elle porte au quotidien). Elle crée aussi bien ses propres modèles inspirés des XVIIIe et XIXe siècle que des reconstitutions fidèles à une certaine époque. Des commandes faites pour des mariages, des baptêmes, des soirées ou pour tous les jours. Elles sont réalisées en soie d’Inde ou dans des tissus européens (lin, drap de laine, coton…), le tout étant confectionné dans un petit atelier au premier étage d’une petite maison du centre historique de Loches, à mi-chemin entre les rues commerçantes et l’ancien tribunal. Et elle a du succès puisqu’il faut compter environ un an avant de recevoir un produit siglé Madame Augustine.

« J’aime les défis, j’accepte tout » explique la couturière, origine de Franche Comté et arrivée en Touraine pour ses études (ensuite elle est restée pour les châteaux). Celui confié pour Agnès Sorel lui a demandé 3 semaines de travail avec des journées de 12h non-stop, dont 120h rien que pour la couronne.

« C’est une couronne en métal, velours, perles de verre et feuilles d’or. Pour le coup c’est une copie pure car le tableau de Jehan Fouquet est assez précis » explique Madame Augustine. Pour la robe, elle a couplé un travail de copie à des recherches historiques sur les robes de l’époque car les dimensions du tableau ne collaient pas trop : « Le peinte n’a jamais dû voir une poitrine de sa vie et surtout je pense que cette robe n’a jamais réellement existé car c’est une coupe qu’on ne retrouve pas dans d’autres iconographies. Il a donc fallu faire la part des choses entre la créativité de l’artiste et le côté réaliste. »

Le résultat c’est une cape en soie sauvage, une imitation d’hermine, une robe corset en drap de laine et une imitation fourrure pour le bout des manches. Il y a aussi un voile en soie, une chemise en lin et un bandeau en velours.

L’ensemble a été réalisé selon les formes d’une modèle qui sera prise en photo pour reconstituer le tableau dans lequel on distingue bien la poitrine d’Agnès Sorel. Tout sauf un hasard puisque cette initiative du studio Grain d’Image vise à récolter des fonds dans le cadre d’Octobre Rose, mois de lutte contre le cancer du sein. Le cliché sera ainsi vendu aux enchères. Ensuite, la robe de Madame Augustine restera exposée de manière permanente à la Cité Royale (une autre de ses créations est déjà au Château d’Amboise).

Olivier Collet / Photo : Mathieu Giua

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