Ours, hibou, écureuils… Les sculptures à la tronçonneuse d’un jardinier de Saint-Avertin

Elles décorent la ville… et pas seulement pour Noël.

On ne peut pas les rater sur les ronds-points, au Jardin des Rives, sur le site de la guinguette ou à côté du Nouvel Atrium : des sculptures de bois qui représentent des animaux, un bonhomme de neige ou des cadeaux de Noël… Des œuvres uniques, réalisées par Bertrand Jouanin qui fait partie de la dizaine d’agents du service espaces verts de la commune. En poste depuis près de 20 ans, il évolue sur le secteur nord de la commune (le bourg, les abords du lac…) et pendant l’hiver il passe une partie de son temps à donner de belles formes aux troncs d’arbres.

Embauché après son service militaire en remplacement d’un jardinier malade, Bertrand Jouanin c’est le genre d’homme qui se dit incapable de travailler dans un bureau. Depuis son arrivé, Saint-Avertin a gagné trois fleurs au concours des villes et villages fleuris, il a aussi vécu la transition progressive vers le zéro pesticide. La sculpture, il a commencé il y a 5 ans : « On ne savait pas trop quoi faire comme décorations pour Noël. Un collègue a commencé un champignon en bois, derrière j’ai voulu essayer de faire un lapin. Ce n’était pas très ressemblant mais je me suis amélioré au fur et à mesure. »

Le jardinier saint-avertinois ne se définit pas vraiment comme quelqu’un avec un profil artistique. Il nous dit qu’il travaille à l’instinct : ne lui commandez pas d’office une marmotte en lui mettant un rondin entre les mains… Il préfère se poser, et voir ce que le bois lui inspire. C’est comme ça qu’il a fait un ours, un hibou, des écureuils, un bonhomme de neige, un pingouin… « Au début je travaillais uniquement avec une tronçonneuse thermique et je fais les détails à l’opinel. Maintenant j’ai une tronçonneuse électrique, ça me permet d’améliorer la finesse. Et depuis cette année j’ai des ciseaux à bois. »

Des sculptures à base de cèdre ou de chêne, des arbres morts coupés ou tombés par terre

Au fil du temps, le travail de Bertrand est de plus en plus apprécié au point que sculpter du bois devient une de ses missions de l’année, et que le résultat ne sert plus uniquement pour les décorations de Noël. Récemment, il a transformé un cerisier mort en arbre de Pocahontas dans une crèche de la commune. Les arbres sur lesquels il intervient sont toujours des spécimens abattus pour cause de maladie ou qui se sont effondrés, notamment un cèdre tombé dans le Jardin des Prébendes de Tours avec un diamètre conséquent pour faire de grandes pièces : « Certains faisaient jusqu’à 1m50 de diamètre. » Bertrand Jouanin exerce dans l’atelier municipal, et parfois en extérieur si les pièces sont trop lourdes.

Pour cet autodidacte, la sculpture sur bois est un travail de longue haleine, qui se perfectionne avec le temps… Il use de petits stratagèmes comme un ours avec les bras croisés pour ne pas avoir à faire les mains (c’est la posture d’un collègue qui lui a donné l’idée). C’est une passion qu’il ne voudrait pas exercer à plein temps (la tronçonneuse, ça fait mal au dos).

Son projet du moment, il le travaille depuis un mois : créer un banc à partir du tronc d’un chêne qui s’est effondré. Une fois terminé et vernis il sera installé pile à l’endroit où l’arbre était enraciné du côté de la Rue des Six Côtés. Le chêne, un bois par ailleurs plus difficile à travailler que le cèdre ou – encore mieux – les conifères (sapins…). Bertrand Jouanin a déjà réalisé une dizaine de grosses pièces, et quelques extras à la demande de ses filles. Sa plus petite réalisation : une souris, dont la taille finale est à peine celle d’un bidon de gel hydroalcoolique.

Olivier Collet

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