Fermetures de classes en Touraine : le sujet abordé à l’Assemblée Nationale

Selon notre recensement, une vingtaine de communes de Touraine ont déjà engagé pour dénoncer une ou plusieurs fermetures de classes à la rentrée 2023. Ça va de Cinq-Mars-la-Pile à Loches en passant par Sainte-Maure-de-Touraine ou Chenonceaux. Même Tours est concernée (carte ci-dessous).

En ce début de mois de février, l’inspection d’académie d’Indre-et-Loire doit dévoiler son projet définitif de carte scolaire. Y’aura-t-il toujours 67 fermetures de classes (pour 21 ouvertures) ? En tout cas le nombre sera important en raison de la baisse du nombre d’enfants, en particulier en zone rurale. Un levier comptable qui agace nombre de parents d’élèves ou d’élus qui cherchent un maximum de soutiens pour plaider leur cause. Chaque année, certains combats vont au bout. Mais pas tous.

En tout cas le député du Lochois Henri Alfandari s’intéresse au sujet. Elu en 2022, ancien maire du village de Genillé et toujours élu au Conseil Départemental, ce membre du parti Horizons – satellite de la majorité présidentielle – nous a fait part de son point de vue au cours d’une longue interview publiée sur 37 degrés. Il a également explicité son raisonnement ce mardi 31 janvier lors d’une question au gouvernement à l’Assemblée Nationale.

« Le directeur départemental de l’Education Nationale remplit les consignes qu’on lui donne. Qu’on le veuille ou non on a, au niveau national, une jauge à 24 élèves par classe. On ne peut pas faire en dehors de ça. Il est possible d’y déroger un peu mais si on a une baisse de la natalité de 10% par an, il faut bien que ça se retrouve quelque part » nous détaille-t-il.

De quoi légitimer les fermetures de classes arithmétiques ? Pas vraiment. Car le Tourangeau reconnait « une source d’angoisse » pour les municipalités lors de son discours dans l’hémicycle au Palais Bourbon.

« La question c’est ‘Est-ce qu’on reste avec cette jauge de 24 élèves par classe ?’. Fermer une classe dans le rural ça veut dire obliger les enfants à faire parfois 10-15km pour aller à l’école. Cela crée de la fatigue et on reporte des coûts de l’Etat – qui paye les enseignants – vers la Région – qui paye les transports scolaires. On se retrouve aussi avec des classes à triple voir quadruple niveaux. Donc est-ce qu’on ne pourrait pas revoir ces critères, par exemple les lisser sur 5 ans pour voir comment la situation d’une commune évolue. Ou alors est-ce qu’on laisse l’opportunité aux mairies qui souhaitent financer un poste d’enseignant de le faire (avec des risques de dérives) ? » s’interroge Henri Alfandari.

Le ministre de l’Education Pap Ndiaye lui a répondu. Rappelant que la Touraine allait perdre 756 élèves dans ses écoles en septembre 2023 (et 500 000 au niveau national), il a assuré que les suppressions de postes ne se faisaient pas de manière automatiques, « puisque le taux d’encadrement va continuer de s’améliorer. Nous sommes à 22,3 élèves par classe dans votre département, et nous allons tendre vers les 22 élèves par classe ». Il assure aussi qu’il « tient compte » du fait que les territoires ruraux n’ont pas le même accès aux services publics mais n’a pas réagi clairement aux propositions du Tourangeau, assurant seulement que « rien n’est définitif. Le dialogue avec les élus locaux est maintenu ».

 

La vidéo de l’échange est ici.

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