[Elle l’ouvre] L’Université de Tours agacée par l’ouverture d’une formation médecine à Orléans

Depuis plusieurs années, la ville d’Orléans affiche sa volonté d’accueillir des étudiants en médecine parce qu’elle y voit une solution contre les déserts médicaux qui gangrènent l’agglomération et le département du Loiret. Le problème c’est qu’il n’y a qu’une fac de médecine en Centre-Val de Loire, qu’elle est à Tours et qu’il n’y a pas vraiment de projet concret d’ouvrir une antenne orléanaise (le combat du moment ce serait plutôt d’obtenir une hausse du nombre d’élèves mais le gouvernement rechigne).

Impatiente, la ville d’Orléans a donc cherché un plan B. Et elle a frappé fort en annonçant ce jeudi qu’elle s’alliait à l’université croate de Zagreb pour ouvrir son propre cursus dès septembre 2022, avec une cinquantaine de places. L’idée serait de proposer une formation entre le Loiret et la Croatie, entièrement en anglais, et qui pourrait déboucher sur l’obtention d’un diplôme reconnu par les autorités françaises donc permettant d’exercer sur place. Le coût pourrait être de 5 à 10 000€ par an, avec la possibilité d’obtenir des aides.

Le projet a entraîné une vive réaction des universités de Tours et Orléans ce vendredi.

« le projet présenté par le maire d’Orléans s’inscrit dans un modèle économique qui va entraîner une fracture sociale que toutes les réformes récentes tentent de réduire. La sélection ne se fera donc plus au mérite mais bien en fonction des capacités financières des familles. Compte tenu de nos valeurs, nous ne pouvons accepter cette sélection par l’argent » peut-on notamment lire.

Les deux facs estiment par ailleurs qu’il s’agira d’une formation « au rabais » malgré la possibilité annoncée de faire les stages pratiques dans les établissements de santé.régionaux. « Ainsi des disciplines essentielles comme l’immunologie ne feront plus partie de l’enseignement obligatoire » affirme le communiqué qui affirme aussi que la sélection par l’argent risque d’entraîner des candidatures de toute la France et donc que les médecins formés pourraient bien repartir du territoire ligérien une fois leur cursus terminé, ce qui ne résoudrait pas le problème initial.

« Nous ne craignons pas la concurrence en soi mais nous souhaitons que les collectivités territoriales soutiennent le service public et puissent massivement investir dans les formations portées par les universités françaises plutôt que de financer sur des fonds publics des formations privées » concluent les présidents Arnaud Giacometti (Tours) et Eric Blond (Orléans).

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