[Il l’ouvre] Le cri d’alarme du patron de Cheyenne Production

L’organisateur de spectacles fait part de ses grandes inquiétudes sur l’avenir

Alors que le monde du spectacle, de la culture et de l’événementiel vit toujours dans l’incertitude et l’inquiétude la plus totale sur sa possibilité de reprendre un rythme de travail régulier et sécurisant, Claude Cyndecki, le producteur tourangeau a lancé un énorme cri d’alarme en ce début de semaine en direction du gouvernement et plus particulièrement de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

C’est sous forme d’une lettre « au petit prince » que le producteur a pris la plume. Dans un style direct et très personnel, ce dernier revient sur les 25 dernières années de sa vie, celles correspondant à l’existence de Cheyenne Production, la société qu’il a créée en 1996 et avec laquelle il a produit et continue de produire des centaines de spectacles et concerts par an (près de 500).

Oui mais depuis le mois de mars, Cheyenne, comme beaucoup de structures similaires ou plus généralement de structures culturelles est à l’arrêt et dans l’incertitude la plus totale pour l’avenir.

« En quelques jours début mars, une dizaine tout au plus, j’ai perdu mes repères, mes planètes, ma galaxie, 35 ans de vie. En reportant, annulant et mieux encore en annulant quelques semaines plus tard des tournées déjà reportées une première fois, c’est quasiment 500 spectacles qui ont été dépréciés. »

Claude Cyndecki, connu dans le milieu sous le surnom de Coco évoque notamment des spectacles bouclés avant la crise avec des frais avancés puis annulés, à l’image de la tournée de Gims qu’il produit. Il évoque aussi l’arrêt du tournage du film des Bodin’s en Thaïlande qui a du être arrêté à la hâte sans certitude sur une possible reprise.

Autant d’exemples qu’il multiplie pour expliquer sa situation de producteur indépendant, devenue compliquée par la suite d’annonces et de contre-annonces qui se succèdent explique-t-il en argumentant sur une trésorerie réduite à néant depuis le mois de mars et une situation financière rendue critique par les refus successifs de Prêts Garantis par l’Etat à sa société, et ce malgré les plus de 30 millions de chiffre d’affaires généré en moyenne annuellement. « Je ne fais pas l’aumône, je ne demande pas de subventions à fonds perdus, juste que ces prêts promis nous soient acceptés. Je veux retravailler, oublier cette période dramatique » écrit ainsi le producteur qui précise sa pensée :

« Début mars j’ai vite appelé à la protection des intermittents. Notre Président a prorogé leurs droits jusqu’au 31 août 2021, c’est très bien, on peut le remercier, maintenant il faut que notre gouvernement prenne soin de ses entrepreneurs, parce ce que s’il ne le fait pas, sans eux il n’y aura plus de travail, plus de spectacle, plus de concert, plus de théâtre, plus de zénith, plus de prestataire, plus de technicien, la chaine sera rompue. Madame la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, monsieur le ministre des Finances Bruno Le Maire, SVP aidez les entrepreneurs, indépendants ou pas, du secteur du spectacle vivant, la culture est une nourriture. »

Photo : Les Bodin’s, un spectacle produit par Cheyenne

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