[Face à face] Un démarrage retardé pour l’hébergement d’urgence hivernal en Touraine ?

Les associations et la préfecture n’ont pas la même analyse de la situation.

[Face à face] est une rubrique d’Info Tours pour découvrir en un clin d’œil des avis divergents sur un fait marquant de l’actualité en Indre-et-Loire.

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Le contexte : c’est une date qui ne change pas d’année en année : à partir du 1er novembre nous entrons dans la période dite de trêve hivernale jusqu’au 31 mars. Autrement dit, interdiction d’expulser qui que ce soit d’un logement ou d’un squat et les services de l’Etat se doivent de proposer un plan d’hébergement d’urgence étendue pour les personnes sans domicile fixe.

Voilà la théorie à partir de ce vendredi.

Sans attendre, le Collectif Accueil Sans Frontière en Touraine annonce une semaine de mobilisation du 31 octobre au 8 novembre pour dénoncer selon lui des carences de la préfecture d’Indre-et-Loire. Déjà très actif ces derniers mois pour reprocher à l’Etat un manque d’hébergement d’urgence, voici ce qu’il écrit dans un communiqué transmis à notre rédaction :

« Depuis le 14 octobre, 20 personnes (dont 13 adultes, une adolescente et 6 enfants âgés de 3 à 11 ans) se retrouvent devant les locaux de Chrétiens Migrants (au Sanitas, ndlr), alors que 10 adultes et 30 mineurs sont toujours sans solution depuis plusieurs mois au Plan B (un squat aménagé par un collectif de bénévoles – depuis un an dans le quartier Velpeau, ndlr –). »

« Malgré la demande du démarrage anticipé du plan hiver (…) rien ne serait mis en place en Touraine avant le 18 novembre. (…) Les associations n’ont pas les moyens humains, financiers et matériels suffisants pour se substituer aux services de l’Etat. (…) Le nombre de places d’hébergement d’urgence en Touraine n’est pas suffisant et les  moyens déployés ne permettent pas de faire respecter la loi (…). Il est plus que temps que l’Etat et les collectivités territoriales travaillent ensemble afin que la loi puisse être respectée. (…) »

« Nous demandons qu’une réflexion soit engagée concernant les conditions de l’accueil de jour des personnes durant le plan hiver. En effet, toutes les personnes hébergées se voient dans l’obligation de quitter les lieux entre 9h et 18h, sans aucune prise en compte d’éventuelles intempéries ou les difficultés de mobilité liées à l’âge ou au handicap des personnes ou de leurs enfants. »

Nous avons sollicité la préfecture d’Indre-et-Loire qui répond ceci :

« Si les associations communiquent sur la date du 18 novembre, c’est parce qu’elle correspond à la date d’ouvertures de places supplémentaires d’ores et déjà planifiées. Pour autant, sans attendre le début de l’hiver, les services de l’Etat ont renforcé le dispositif (…). Pour la nuit du dimanche 27 au lundi 28 octobre, 100 places supplémentaires temporaires étaient déployées, 45 places hivernales supplémentaires seront ouvertes le 18 novembre, (…) en cas de grand froid, des places supplémentaires dans des gymnases et salles associatives seront mobilisées, les maraudes seront renforcées et les horaires des accueils de jour seront étendus. »

« Concernant l’évolution du nombre de places, 133 places d’hébergement d’urgence pérennes étaient ouvertes en 2012, 452 en 2017, 501 actuellement, 520 dans les prochains jours (+19 places en 2019, après 49 créations en 2018). Le budget hébergement et veille sociale est de l’ordre de 4,5 millions d’€ (soit une augmentation de 1,2 million d’€ depuis 2017). »

« Enfin, les orientations restent réalisées par le 115, sur la base d’une évaluation de la situation de détresse. L’accompagnement social vise ensuite à orienter les personnes vers les dispositifs adaptés (…) et chaque fois que possible vers du logement. »

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