C’est un mouvement à l’ampleur assez inédite dans l’histoire récente. Si les agriculteurs ont ponctuellement organisé des manifestations allant jusqu’à bloquer des routes et emmener leurs tracteurs en centre-ville de Tours, la mobilisation s’est rarement étalée sur plusieurs semaines. C’est ce qui est pourtant en train de se passer en ce début 2024 avec une grogne nationale contre le trop-plein de normes ou la baisse des revenus de la profession.
Les syndicats mobilisés (FNSEA et Jeunes Agriculteurs, mais aussi la Confédération Paysanne et la Coordination Rurale) en appellent au gouvernement pour résoudre le malaise de la profession, où les suicides sont nombreux et où le manque de vocations se fait cruellement sentir.
Parmi les discours entendus : la différence entre les prix pratiqués en grandes surfaces et le prix des denrées à la source, à la sortie du champ ou de la ferme. Vient alors une question : y’a-t-il des solutions pour se nourrir au prix juste, et défendre au mieux le travail de la terre ? La réponse est oui. En Indre-et-Loire, de nombreuses exploitations agricoles proposent de la vente directe de leurs produits. On ne pourra pas toutes les citer ici mais en voici quelques-unes :
- Les Jardins de Meslay à Parçay-Meslay, où s’est d’ailleurs rendu le 1er ministre dimanche 28 janvier
- Les 4 saisons de la Morinerie à St-Pierre-des-Corps
- La Fromagerie des Frisonnes à Buxeuil
- Fromagerie Maurice à Neuilly-le-Brignon
- Ferme de la Gautraie à Sonzay
- Fraises Labaronne à Tours-Nord
- Delahaye Maraîcher à Saint-Martin-le-Beau
- Les Vergers de Charlemagne à Joué-lès-Tours
- Les Vergers de Taillé à Fondettes
- EARL de la Guichetterie à La Chapelle-Blanche-Saint-Martin (lapins)
- Les Champignons du Breuil à Cinq-Mars-la-Pile
Évidemment, faire toutes ses courses en voyageant de ferme en ferme n’est pas forcément compatible avec un emploi du temps chargé. Dans ce cas, il y a les marchés où beaucoup de stands proposent des produits en direct de la ferme, donc sans aucun intermédiaire. Les plus connus du département sont ceux d’Amboise (en particulier celui du dimanche), Velpeau, Beaujardin, Rabelais, Les Halles ou Ste Radegonde à Tours, le marché de Langeais…
Il est également possible de trouver des produits locaux avec un circuit très court (pas plus d’un intermédiaire). Citons, entre autres, Tours de Fermes à Joué-lès-Tours, Le Marché de Léopold à Saint-Cyr-sur-Loire, La Fourchette Paysanne et Au Tours du Vrac à Tours, Le Plaisir du Vrac à Ste-Maure-de-Touraine, La Mesure à Saint-Avertin, Picotti à Fondettes, De Mess Terres à Amboise… Pour les férus de commandes à toute heure du jour et de la nuit, on peut leur conseiller les casiers automatiques du Garage à Légumes de Benais près de Bourgueil.
Enfin, plusieurs concepts de paniers ont fait leurs preuves. Chaque semaine, vous commandez un lot de fruits et légumes, voire de produits laitiers. Des dizaines de points de récupération émaillent le département. Par exemple le bar La Grande Ourse de Tours, La Riche en Bio ou encore Pousse Toujours à Chinon.
Tout cela n’est vraiment qu’un échantillon. On aurait pu vous lister des dizaines d’adresses (n’hésitez pas à nous en signaler). Les prix ne sont pas forcément moins chers qu’en grande surface (dont certaines fonctionnent aussi en direct pour certains produits), en revanche c’est la garantie d’une part plus grande qui revient directement dans la poche des agriculteurs.
En conclusion, il y a forcément une solution près de chez vous pour récupérer des produits garantissant un bon revenu aux personnes qui les ont fait pousser ou qui les ont élevés, y compris si vous avez un emploi du temps contraint. Vous avez donc la possibilité de changer vos habitudes et de faire la différence, quels que soient vos goûts ou vos choix de consommation (bio ou agriculture conventionnelle, par exemple).
