Rénovation du Sanitas : « c’est possible de bien accompagner ce projet »

Le vice-président de Tours Métropole en charge du dossier aurait souhaité une autre méthode de concertation.

C’était le 12 mai dernier au Palais des Sports de Tours… Wilfried Schwartz, vice-président de Tours Métropole en charge de la politique de la ville, accompagnait le maire de Tours pour parler de la rénovation du Sanitas devant les habitants du quartier. Le projet y a été présenté en détails : en partie financé par l’Etat via l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), il prévoit la destruction de 430 logements et le réaménagement de plusieurs zones du quartier pour repenser, par exemple, la place des commerces. Parmi les objectifs de ce grand plan : instaurer plus de mixité sociale avec de nouvelles constructions pour des habitants plus aisés, mais aussi la création d’immeubles de bureaux.

« Je regrette cette crispation »

Malgré les promesses des élus affirmant que personne ne sera forcé de quitter le quartier et que celui-ci conservera 80% de HLM, un collectif d’habitants s’est monté pour critiquer les ambitions des pouvoirs publics. Il demande notamment des rénovations d’immeubles plutôt que des destructions et estime aussi qu’il n’y a pas eu assez de concertation avec les habitants. Ces craintes avaient été exposées devant les élus il y a 3 mois et demi. Ce soir-là, Wilfried Schwartz n’avait pas beaucoup pris la parole. C’est surtout le maire de Tours Serge Babary qui avait utilisé le micro pour défendre ses plans et assurer que, si, il y avait bien tout un programme de coconstruction avec les résidents du Sanitas.

En cette rentrée 2017, c’est au tour de Wilfried Schwartz de ps’exprimer. Au sujet de la concertation, le vice-président en charge de la politique de la ville estime qu’on aurait pu mieux faire : « la métropole propose des outils, j’encourage mes collègues à les utiliser mais ce sont les maires qui décident où ils placent le curseur. Pour Maryse Bastié, il y a eu une concertation dès la phase de diagnostic. C’est également le cas pour la Rabaterie à St-Pierre-des-Corps même si ce n’est pas toujours jugé suffisant. »

Une maison du projet itinérante dès la fin septembre

Au sujet du Sanitas, il ajoute : « la mairie de Tours a été claire sur ses souhaits de démolition. Il me semble que c’est peu amendable. C’est le choix politique de la ville et la métropole ne peut pas s’y opposer. Il y a eu une crispation sur le nombre de logements démolis et sur ces affaires-là il ne faut pas crisper. Il faut prendre le temps de l’échange avec la population, d’expliquer immeuble par immeuble l’intérêt de démolir, comment on reloge les habitants… J’attire l’attention de la ville et de Tours Habitat : il faut respecter le souhait des gens de rester sur ce quartier ou à proximité. D’autant que c’est possible avec la rotation des logements. Ce sont des situations individuelles à traiter. »

Malgré ces réserves, Wilfried Schwartz partage les ambitions du projet : « il faut que les communes fassent un effort ensemble pour plus de mixité sociale. De plus, ce ne sont pas 400 logements sociaux en moins sur la métropole. Environ 2 000 constructions sont prévues dans le cadre du Plan Local de l’Habitat et autant pour de l’accession à la propriété. » Et le vice-président de conclure : « si j’ai un regret, c’est qu’on ait pu donner ce sentiment de crisper. On aurait ou faire mieux mais il est encore possible de bien accompagner ce projet. Il reste beaucoup d’aspects qui peuvent être soumis à concertation comme les places des commerces, des lieux de vie, du tissu associatif ou de l’environnement. »

De nouvelles discussions avec les habitants

Ainsi, une Maison du Projet itinérante doit ouvrir dans le courant du mois de septembre. Un agent sera spécifiquement recruté pour se rendre dans les différents quartiers qui vont bientôt connaître des programmes de rénovation : le Sanitas, donc, mais aussi Maryse Bastié, la Rabière de Joué et la Rabaterie à St-Pierre-des-Corps.

Cela permettra « une concertation sur la phase projet » assure Wilfried Schwartz. Un site Internet sera notamment mis en place d’ici la fin du mois avec plusieurs éléments soumis à discussion (un peu sous la forme du site Envies de Loire pour faire naître des projets au bord du fleuve). Cette nouvelle phase ne sera pas trop courte, c’est une promesse des pouvoirs publics. Ils prendront le temps nécessaire, d’autant que l’ANRU a accepté de prolonger son protocole pour laisser un délai supplémentaire aux discussions. Ce qui signifie que les aides de l’Etat ne seront pas remises en cause, même si les travaux démarrent plus tard que prévu. Rappelons que, pour l’instant, aucune date franche n’est avancée pour le Sanitas.

Olivier COLLET

Pour lire la suite de l’interview de Wilfired Schwartz, rendez-vous sur 37 degrés

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