[Photos du jour] L’impressionnante démolition d’un pont de l’A10 à Sorigny

Une seule nuit pour casser l’ouvrage.

C’est le grand chantier du moment sur l’A10 en Indre-et-Loire : l’élargissement de l’autoroute sur 24km entre Veigné et Sainte-Maure. La configuration actuelle en 2 fois 2 voies date des années 70 et comme le trafic augmente d’année en année l’Etat juge nécessaire de rajouter une voie dans chaque sens. Un chantier titanesque qui s’étale de 2019 à 2024, la société Vinci Autoroutes qui gère l’axe routier investissant au total 244 millions d’euros en échange d’un allongement de la durée de sa concession, la période où elle récupère le montant des péages.

Un des défis de ce projet c’est de remplacer 10 ponts qui enjambent l’autoroute parce qu’ils sont trop courts. Ce jeudi soir, les ouvriers s’occupent du 3e d’entre eux entre Sorigny et Villeperdue. Un nouveau pont a été construit à une vingtaine de mètres du premier, pour ne pas couper le trafic quotidien sur les routes secondaires. Il est ouvert à la circulation, la déconstruction du vieil ouvrage peut donc commencer : elle se déroule de nuit, période de faible circulation pour ne pas trop perturber le trafic. L’A10 est coupée de Monts à Sorigny dans un laps de temps assez court (10h).

Sandra Lafay est chef de projet et supervise ces opérations qui mobilisent des moyens impressionnants : 3 énormes pelleteuses  de 120 tonnes dotées de pinces, appelées “grignoteuses”, arrachent des portions du pont. Suivent de nombreux camions benne pour évacuer les 650 mètres cubes de gravats. 50 personnes sont présentes pour superviser, sécuriser, et réaliser l’opération de la nuit.

Toute l’opération est une course contre la montre. L’autoroute, fermée à 20h, est d’abord sécurisée par les gendarmes, pour vérifier qu’aucun usager ne s’y trouve encore. Une fois le “Go” donné par les autorités vers 21 heures, le ballet réglé au millimètre commence. Il reste moins de 9 heures pour tout faire. D’abord disposer des tonnes de sable sous le pont pour amortir la chute des gravats, pendant que 2 énormes marteaux piqueurs montés sur des pelleteuses coupent les liens du pont avec la route.  

Ensuite on lance les grignoteuses à l’assaut du pont dont elles viendront à bout en 4 heures. L’opération la plus spectaculaire : ellesi arrachent les morceaux de ponts avec une grande facilité, grâce à leurs énormes mâchoires hydrauliques. Béton, bitume, métal… rien ne leur résiste. Ce pont si solide tombe en morceaux dans un nuage de poussière. Après ça, les équipes scient la pile centrale, beaucoup plus résistante, puis dégagent les gravats, nettoient l’autoroute rendue aux voitures, camions ou motos avant le lever du jour.

L’info en plus :

Une telle opération n’est pas anodine pour les humains, mais également pour les animaux et les plantes. Autour du chantier, de nombreux aménagements ont été réalisés pour améliorer l’insertion de l’autoroute dans l’environnement. A quelques dizaines de mètres, un troisième pont bordé de palissades, permet à la grande faune locale (cerfs, chevreuils, sangliers, etc.) de traverser en sécurité. Six mares ont également été aménagées pour accueillir amphibiens, insectes, etc. Au total 30 hectares de mesures environnementales compensatoires.

Pascal Montagne

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