[Ils l’ouvrent] En Indre-et-Loire, le gros blues des internes en médecine

Ils demandent plus de considération.

« Les internes sont très souvent en première ligne dans les services de réanimation ou les services de soins classiques » : voilà ce que rappelle tout de suite le responsable tourangeau d’un syndicat d’internes en médecine (qui n’a pas souhaité que son nom apparaisse). Trois organisations qui représentent ces étudiants de médecine en fin de cursus viennent de publier un communiqué pour faire part des difficultés subies lors des deux vagues de la crise du coronavirus.

Avant de vous donner les détails, il faut rappeler que les internes sont envoyés dans les hôpitaux pour parfaire leur formation. C’est le cycle normal. Néanmoins, avec la situation sanitaire, ils ont été encore plus sollicités que d’habitude… au point d’impacter leur apprentissage : « Les interventions au bloc opératoire sont déprogrammées ce qui pénalise les internes en chirurgie. Si on n’opère pas, on ne s’améliore pas. Si on doit travailler au bloc et qu’on se retrouve brancardier aux urgences il n’y a pas de bénéfice pour la formation » souligne l’étudiant avec qui nous avons échangé. Pareil en infectiologie ou en réanimation :

« D’habitude on se forme sur des pathologies variées, là tous les patients dont on a la charge ce sont des malades Covid. Plein de cours théoriques sont également annulés. On se demande comment ce sera rattrapé. »

« C’est notre boulot de soigner, on a toujours été en première ligne et on le fait sans problème mais il ne faut pas que ça dérive » alerte notre interlocuteur qui déplore aussi bien des problèmes au CHU de Tours que dans d’autres établissements du département. Il cite des dépassements d’horaires importants ou de mauvaises conditions de logement pour certains étudiants assurant des gardes. « Il faut défendre nos droits, ne pas baffouer les lois sous prétexte qu’on est en période de crise. »

Cet interne qui témoigne auprès d’Info Tours décrit de jeunes médecins « complètement épuisés. » Son objectif en prenant la parole : stopper les abus et pouvoir échanger avec les différentes directions afin que les choses rentrent dans l’ordre. Il insiste : « Ce n’est pas parce que nous sommes junior qu’il faut charger la mule. »

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