Interview avec le président du Comité Régional d’Équitation.
[Sans filtre] c’est une rubrique d’Info Tours avec les réponses cash d’acteurs locaux sur des sujets brûlants de l’actualité locale.
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On se reconfine au moins jusqu’au 1er décembre pour éviter de trop propager le coronavirus… Et comme au printemps la mesure entraîne de multiples problèmes et questionnements. Ainsi, quel sort pour les chevaux ? On fait le point avec Pascal Deboudt, président du Comité Régional d’Equitation du Centre-Val de Loire qui regroupe 539 établissements et environ 30 000 cavalières et cavaliers…
Comment réagissez-vous à ce nouveau confinement ?
Nous sommes très inquiets car cela s’annonce plus compliqué que la première fois. Il n’y a presque plus d’activité et on continue d’avoir les charges d’entretien des chevaux. Le bouton « off » n’existe pas pour le fonctionnement… Au printemps, nous avions pu mettre les animaux au pré. Là, les champs sont gorgés d’eau, il ne fait pas beau… Ils vont passer beaucoup de temps au box. On ne peut pas confiner un cheval : il faut qu’il soit sorti, soigné, nourri, qu’il ait de l’activité physique. Au moins 1h par jour c’est un bon début, si c’est plus tant mieux. Mais sans cavalier c’est compliqué. Le bien-être animal me pose question.
Qu’attendez-vous des autorisés ?
Pour l’instant nous avons seulement un tweet du ministère de l’agriculture qui explique que les propriétaires de chevaux peuvent aller s’en occuper. Nous aimerions quelque chose de plus officiel car pas sûr que les gendarmes qui contrôlent un cavalier sur la route entre le centre équestre et son domicile apprécient qu’on leur montre un tweet. Nous venons d’écrire aux six préfets de la région Centre-Val de Loire pour avoir un écrit pour autoriser les propriétaires de chevaux à venir s’en occuper en centre équestre comme dans les pensions. Et qu’on puisse aussi faire une liste de cavaliers autorisés à venir pour aider et également s’occuper des chevaux de clubs. Si on ne met pas en place ces conditions d’accès ça va poser de vrais problèmes.
Quelle est la situation économique des clubs aujourd’hui ?
Le premier confinement a été dur car sans les cavaliers il n’y avait plus de rentrée d’argent. On a pris cher. Heureusement on a eu des aides du Conseil Régional, de l’Etat, des dons privés de propriétaires qui ont aidé les clubs à subvenir aux besoins alimentaires ce qu’il faut souligner. On a également fait globalement un bel été, une belle rentrée, on a bien tourné pour les vacances de la Toussaint. On commençait à sortir la tête de l’eau mais ce deuxième confinement va tout compliquer. Par exemple on ne pourra pas avoir autant recours au chômage technique qu’en début d’année. C’est pour cela qu’il faudra aider les établissements comme la première fois, et mettre en place des mesures d’accès aux cavaliers pour les aider à faire face à la charge de travail. Je le répète : on ne confine pas un cheval.
A noter que le Comité Régional d’Equitation a mis en place une ligne spécial Covid pour aider les clubs à trouver des solutions à leurs problèmes. Une réunion avec les professionnels aura également lieu en fin de semaine.