Nitrates, pesticides… Quel bilan pour la qualité de l’eau en Indre-et-Loire ?

Elle est jugée satisfaisante par les autorités.

Peut-on avoir confiance dans l’eau qui coule du robinet ? C’est cette question que se pose l’Agence Régionale de Santé en Centre-Val de Loire lorsqu’elle publie son rapport annuel sur la qualité de l’eau distribuée dans les six départements de la région. D’après son dernier communiqué, 13 000 prélèvements ont été nécessaires pour compiler toutes les données nécessaires. Le verdict tient en une phrase : pour 2019, « l’eau distribuée dans la région est de qualité satisfaisante » MAIS « des disparités géographiques sont relevées », en particulier à cause de la présence de nitrates ou d’autres produits comme les perchlorates ou le sélénium. Cela concerne surtout le Loiret et l’Eure-et-Loir, on n’est pas trop touchés en Touraine.

Au sujet d’une question sensible (les pesticides et les résidus de produits chimiques agricoles) « il est constaté en 2019 une amélioration de la qualité des eaux distribuées, le nombre d’habitants concernés par des non-conformités chroniques passant de 17% (en 2018) à 13% de la population régionale. Ces dépassements n’ont toutefois pas nécessité la mise en place de restrictions de l’utilisation de l’eau pour les usages alimentaires » affirme l’ARS.

L’Indre-et-Loire, département peu touché par les nitrates

Il faut rappeler que l’eau que vous avez chez vous ne provient pas directement de la Loire, des rivières ou des nappes phréatiques. Une fois prélevée, elle est traitée pour être débarrassée de plusieurs impuretés sans tout retirer (ce qui a bien des avantages pour conserver les nutriments de l’eau essentiels à notre corps). Néanmoins, il peut y avoir des éléments indésirables à haute dose pour la santé qui passent au travers des filets et c’est notamment ce que les analyses permettent de détecter. Certains défauts peuvent être résolus via des améliorations d’opérations, d’autres sont plus structurels et dépendent de la qualité naturelle de l’eau.

Maintenant entrons dans le détail, le rapport indique que l’an dernier 4 500 personnes vivant en Indre-et-Loire ont été exposées ponctuellement à une eau non conforme quant à la concentration aux bactéries. Cela concerne 3 unités de distribution du département sur un total de 152 mais « aucune unité de distribution n’a été alimentée par une eau de mauvaise qualité bactériologique, soit un taux de conformité inférieur à 70 %. » Les incidents étaient donc mineurs d’après l’ARS. Les zones concernées se situent dans le Lochois, le Chinonais et l’Amboisie.

Charnizay, Chinon, Loches… Des communes avec une eau moins bonne qu’ailleurs

Au sujet des nitrates, il est déconseillé de consommer une eau qui en contient plus de 50mg/l et un seuil de vigilance est fixé à 25mg par litre. Sur les 155 unités de distribution d’eau d’Indre-et-Loire (pour 272 communes), 136 proposaient une eau avec moins de 25mg/l en 2019, soit de quoi fournir 555 000 habitants du département sur 600 000. 40 000 personnes ont consommé une eau avec entre 25 et 40mg/l, 10 000 personnes une eau avec 40 à 50mg/l. C’est beaucoup moins que dans d’autres départements comme l’Eure-et-Loir ou le Loiret. 19 usines tourangelles de traitement de l’eau et une trentaine de communes sont concernées (Sonzay, Beaumont-Louestault, Bléré, Athée-sur-Cher, Montlouis-sur-Loire, Chinon, Descartes, Abilly, Charnizay…). Depuis 2011, aucune analyse n’a révélé d’eau non conforme aux nitrates sur notre territoire, seul le Loir-et-Cher fait mieux.

Carte issue du site de l’ARS.

Concernant les pesticides, « 11% de la population, soit 296 215 habitants a été alimentée par de l’eau ayant fait l’objet d’un dépassement ponctuel (de moins de 30 jours) en pesticides, 13 % de la population, soit 333 903 habitants a été alimentée par de l’eau ayant présenté des dépassements récurrents (plus de 30 jours dans l’année) en pesticides » reconnait l’ARS rappelant qu’il n’y a pas eu d’interdiction de consommer l’eau quand les analyses étaient moins bonnes. Explications : les chiffres ne dépassaient pas les valeurs sanitaires maximales fixées par les services de santé.

Moins de pesticides qu’en 2018… mais bien plus qu’en 2017

Pour l’Indre-et-Loire, 135 usines de traitement de l’eau sur 155 n’ont pas posé de problèmes : aucune analyse non conforme quand on recherchait des pesticides. Cela concerne les deux tiers de la population départementale soit 400 000 personnes. Pour les 200 000 personnes restantes, 67 000 ont reçu une eau avec trop de pesticides pendant plus de 30 jours sur 10 unités de distribution du département (cela concerne par exemple les communes de Loches, Perrusson, Beaulieu-lès-Loches, Saint-Flovier, Charnizay, Louans, Manthelan, Saint-Cyr-sur-Loire, La Membrolle-sur-Choisille Sonzay ou Beaumont-Louestault). Dans les communes touchées ponctuellement on trouve Tours, Villandry, Montlouis-sur-Loire, Savonnières, Monnaie ou encore Chouzé-sur-Loire.

 

Précisons que 67 000 personnes d’Indre-et-Loire qui reçoivent plus de 30 jours par an une eau avec trop de pesticides c’est moins qu’en 2018 (101 000) mais plus que toutes les années comprises entre 2011 (20 000) et 2017 (9 700).

Le rapport détaille de l’ARS est disponible en ligne à cette adresse.

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