Une activité parfaite pour les enfants.
Oui, on peut rester à la maison sans passer toute sa journée devant un écran (pensez quand même à zieuter Info Tours de temps en temps). Après la ville de Montbazon qui prépare une expo de confinement en mettant ses habitants à contribution, c’est Vincent Débats qui a eu une bonne idée pour nous occuper, à n’importe quel âge.
L’artiste tourangeau profite de la période de lutte contre le coronavirus pour remettre au goût du jour un projet porté en 2016, lors d’une résidence à Bordeaux. A cette époque le scénographe-dessinateur collaborait avec une psychologue clinicienne : « C’était un protocole scientifique pour voir si la couleur influençait mes dessins » se rappelle-t-il (il ne s’en rendait pas compte, mais la réponse était oui). La technique qu’il utilise consiste à créer une tâche informe sur une feuille blanche puis à l’étudier et enfin à la transformer pour y faire éclore un dessin (visage, animal, objet, paysage… ce qui vous inspire).
Aujourd’hui c’est ce modèle que Vincent Debats propose de reproduire et il donne des cours en direct sur Facebook pour que les internautes apprennent à maîtriser le procédé (les adultes comme les plus jeunes). Le Tourangeau qui anime régulièrement des ateliers pour enfants conseille d’utiliser l’aquarelle, de fermer les yeux et de « rater au mieux » sa tâche sur la feuille. « L’idéal c’est d’utiliser la main avec laquelle on n’écrit pas ou de le faire en équilibre sur un pied. Il faut que ça nous échappe pour que le résultat ne ressemble pas à quelque chose », et c’est encore plus vrai si vous utilisez des feutres ou un crayon de papier pour créer cette fameuse tâche (si vous n’avez pas d’aquarelle à dispo).
ASTUCE : Vincent Débats conseille d’utiliser du thé, du café voire du vin rouge de Chinon pour créer sa tâche, il parait que ça fait une jolie couleur violacée (mais prenez un papier épais et attendez bien que ça sèche avant de dessiner). Vous pouvez également vous servir d’une craie et d’une ardoise. Ou alors imprimer les tâches réalisées par l’artiste, mises à dispo gratuitement sur Facebook.
Une fois que la tâche est prête, on passe à la 2e étape, plutôt au crayon : « On dessine ce que l’on perçoit. Ça peut prendre du temps, des fois on ne voit rien. C’est comme quand on essaie de donner une forme aux nuages que l’on regarde. » A Bordeaux Vincent Debats avait déjà laissé des tâches en libre-accès « et la production avait été assez importante, c’était drôle » nous glisse l’artiste qui appelle « à ne pas se censurer ». Souvent il dessine des visages, des animaux, des paysages en premier plan puis travaille le reste de la page pour faire apparaître un univers potentiellement fantastique, en tout cas très singulier.
Et si tout le monde s’y met, on aura peut-être de quoi lancer une grande exposition collective post-confinement.
Olivier Collet