Coronavirus en Touraine : 43 lits en réanimation, 200 tests quotidiens… Les dernières nouvelles du CHU

La moyenne d’âge des malades hospitalisés est de 72 ans.

« On se lève Covid, on travaille Covid, on se couche Covid et on rêve Covid » déclare ce lundi le Professeur Louis Bernard du CHU de Tours. Avec l’hôpital d’Orléans, l’établissement où il travaille est en première ligne pour traiter les cas régionaux de coronavirus qui ont besoin d’une hospitalisation. Deux semaines après le début du confinement mis en œuvre pour ralentir l’expansion de l’épidémie, il a fait un point sur la situation tourangelle aux côtés de la directrice générale du CHU Marie-Noëlle Gérain-Breuzard, du Pr Frédéric Patat (président de la commission médicale d’établissement), du Pr Pierre-François Dequin (chef du service de réanimation médicale) et du Pr Said Laribi (chef des urgences, coordonnateur régional pour les transferts de patients).

« Le CHU a beaucoup progressé dans son organisation » assure sa directrice qui parle aujourd’hui de la mise en place « d’un hôpital dédié au Covid-19 à côté d’un hôpital non Covid. Nous avons des urgences Covid, des consultations Covid, des téléconsultations Covid, de la psychiatrie Covid. »

6 semaines après la première conférence de presse de l’hôpital au sujet du coronavirus, voici le bilan chiffré de l’établissement :

  • 96 patients hospitalisés lundi, entre le CHU Bretonneau de Tours, le CHU Trousseau de Chambray et le site de l’Ermitage à Tours-Nord (gériatrie).
  • 209 personnes ont été admises à l’hôpital de Tours depuis le début de l’épidémie
  • 34 patients en réanimation lundi, dont 30 à Bretonneau et 4 à Trousseau
  • 2 855 dépistages réalisés au centre clinique installé dans l’école de sages-femmes à Bretonneau. Parmi eux 28,5% de résultats positifs. 5% des cas confirmés concernent des patients ou des professionnels du CHU. Désormais le CHU peut réaliser 200 tests quotidiens contre 50 il y a quelques semaines
  • 11 médecins et 17 personnels non médicaux de l’hôpital ont été infectés
  • 4 personnes sont décédées
  • Au total 126 lits sont disponibles en service de médecine pour des patients malades qui n’ont pas besoin de réanimation. Il s’agit notamment des services des maladies infectieuses et de pneumologie
  • 43 lits de réanimation sont mobilisés pour les cas de Covid-19, 18 lits supplémentaires pourraient entrer en service si besoin (61 au total)
  • A côté des urgences, l’unité d’hospitalisation de courte durée avec 15 lits est désormais dédiée au traitement du coronavirus
  • 6 lits de psychiatrie sont disponibles pour des malades « qui ont plus de mal à supporter le confinement dans les services standards du CHU »
  • Chaque jour, environ 5 patients sortent guéris de l’hôpital. Ils restent suivis par les médecins, mais à distance, jusqu’à 3 semaines après leur départ
  • La moyenne d’âge des personnes hospitalisées est de 72 ans, un quart a moins de 60 ans. Le plus jeune malade diagnostiqué est un bébé d’un mois, mais son état n’inspire aucune inquiétude. Quelques cas jeunes sont suivis par les pédiatres

« On essaie toujours de préparer l’étape suivante » explique Marie-Noëlle Gérain-Breuzard qui précise que 40 lits de médecine interne pourront ouvrir dès que nécessaire. « Le pic épidémique est attendu autour du 10-15 avril » estime le Pr Louis Bernard, précisant que la situation « est très variable ». « Ce qu’on craint ce n’est pas le pic mais une accélération brutale des admissions » explique le Pr Pierre-François Dequin.

Concernant l’Ermitage, les 96 patients de l’EHPAD ne sont pas concernés par l’épidémie (mais restent confinés dans leur chambre par précaution). Le personnel a été testé, sans retour de cas positifs. Seule l’unité de soins de suite et de rééducation est impactée par le virus avec 6 cas positifs détectés le 25 mars, 20 au dernier pointage. D’après la direction, les équipes sur place ont été renforcées. D’ailleurs, une quarantaine de retraités du CHU se sont déclarés volontaires pour reprendre de l’activité. Les autres services essentiels comme la dialyse, la maternité, la cancérologie ou les greffes d’organes continuent de fonctionner de façon « sanctuarisée » pour éviter les contaminations. Les consultations à distance sont privilégiées.

A LIRE AUSSI : Le transfert de patients en provenance d’autres régions se poursuit

Au sujet du personnel, la directrice du CHU fait part d’une inquiétude : « Les écoles qui accueillent les enfants de soignants seront-elles ouvertes pendant les vacances scolaires ? Pour nous c’est fondamental. » L’hôpital attend une réponse de l’éducation nationale. Par ailleurs quelques soignants bénéficient d’hébergements en dehors de chez eux (hôtel, prêt d’appartement). On apprend que l’entreprise Total a offert des bons d’essence aux salariés de l’établissement. Une cellule psychologique est à leur disposition s’ils ont besoin de parler.

Un gros manque de surblouses pour le personnel

Concernant les masques utilisés en plus de 10 000 exemplaires chaque jour au CHI, « nous ne sommes pas inquiets » annonce la directrice. En revanche, les tenues de protection ou certains dispositifs essentiels pour le fonctionnement des respirateurs artificiels (filtres, tuyaux) risquent de manquer :« On est au bord de la rupture » affirme Marie-Noëlle Gérain-Breuzard. Le stock de certains médicaments fait également l’objet « d’inquiétude et de vigilance. »

A noter enfin que le CHU envisage prochainement de déployer des dispositifs d’alimentation en oxygène à domicile pour certains patients, afin de ne pas surcharger les services. Leur suivi serait alors réalisé par les médecins généralistes.

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