13 jours après Lubrizol, grand exercice dans l’usine SEVESO d’Auzouer-en-Touraine

La simulation d’un gros incendie.

La préfecture d’Indre-et-Loire prévient : ce mercredi matin, les habitants d’Auzouer-en-Touraine, Château-Renault et Villedômer vont entendre le bruit des sirènes d’alerte de l’usine Synthron aux alentours de 9h. Pas d’inquiétude : ce sera un exercice. Néanmoins, les personnes qui habitent à moins d’1km du site industriel devront rester confinées chez elles ou se mettre à l’abri. La circulation ne sera pas coupée mais on pourra croiser les véhicules des secours ou des forces de l’ordre participant à l’opération.

« L’exercice servira notamment à tester la chaîne d’alerte, la coordination des acteurs et la pertinence des différents plans ainsi que les actions mises en œuvre depuis le dernier exercice en 2016. »

La préfecture d’Indre-et-Loire.

Synthron fait partie de la quinzaine de sites industriels d’Indre-et-Loire classés SEVESO, autrement dit qui utilise des produits chimiques susceptibles d’être dangereux pour la population. Tous les trois ans, l’entreprise doit donc se plier à un exercice simulant une catastrophe pour vérifier que les procédures de sécurité sont respectées afin de gérer au mieux une situation d’urgence, ou encore assurer la protection des riverains et des employés. En complément, les autorités organisent des contrôles des installations de façon régulière (24 fois en 6 ans, trois en 2019).

Classée SEVESO seuil haut – le grade le plus élevé – la société Synthron est établie sur 160 000m² à 3,5km du centre d’Auzouer, 3km du cœur de Villedômer et 1,5km du centre de Château-Renault. 850 produits différents sont fabriqués dans ses murs, à destination de l’agriculture, de l’électronique, de l’industrie du papier ou du textile. Une centaine de personnes travaillent là-bas. Particularité : la rivière Brenne traverse les installations, avec d’un côté les ateliers et sur l’autre rive une station d’épuration. Les maisons les plus proches sont à moins de 300m des locaux.

Le scénario de l’exercice simulera un incendie avec le risque de la fuite de produits chimiques pouvant s’éparpiller en brouillard toxique invisible mais aussi le développement de fumées nocives.

1 – Le feu prend au cœur de l’entreprise là où des liquides sont stockés

2 – Le système de sécurité est hors d’usage

3 – L’entreprise doit déclencher son Plan d’Opération Interne puis un Plan Particulier d’Intervention auprès de la préfecture

La préfecture annonce qu’elle sera particulièrement attentive au respect des réglementations car plusieurs non-conformités ont été détectées dans le passé au sein de cette usine. En 1988, elle avait d’ailleurs été à moitié détruite lors d’un incident polluant la Brenne puis la Loire. L’eau potable avait été rendue impropre à la consommation. En 2016, la justice a réclamé 449 500€ d’amende à l’entreprise et 236 500€ à son ancien patron,

Plus récemment, en avril, il y a encore eu une fuite d’acide.

Il n’y a pas que ça. Programmé de longue date, l’exercice de ce mercredi 9 octobre se déroule moins de deux semaines après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, autre site SEVESO. Depuis le drame, les Normands s’inquiètent des conséquences sur leur santé aujourd’hui ou dans le futur, mais aussi sur la qualité des produits agricoles cultivés dans la région. Plusieurs manifestations ont eu lieu afin de faire part d’un certain scepticisme face aux déclarations des autorités.

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