Ce qu’il faut retenir de la 15e édition de Terres du Son

Le festival s’est achevé dimanche soir à Monts.

Un beau soleil et une ambiance souriante : pas de doute, Terres du Son a encore séduit du monde ce week-end. Pour sa 15e édition, l’éco-festival a animé le Domaine de Candé pendant trois jours à Monts. Voici le débrief de l’événement…

Fréquentation :

Près de 40 000 personnes accueillies en trois jours, dont 14 000 sur l’espace payant pour la soirée de vendredi (jour du concert d’Angèle) : « parmi elles il y avait sans doute des familles qui n’étaient jamais venues sur un festival. On espère qu’elles reviendront » se félicite l’équipe d’organisation. Comme chaque année, quelques milliers de personnes sont également venues spécialement pour les animations du village gratuit (stands associatifs, concerts, yoga pour enfants…).

De belles surprises artistiques :

Ephèbe vendredi soir sur la scène Propul’son dédiée à la scène locale, Rendez Vous sous le chapiteau, Balthazar sur la grande scène, Lou Doillon, Metronomy, Jeanne Added, LVOE, Clara Luciani… autant de beaux moments de live vécus en trois jours !

Une déception :

Angèle, talentueuse mais sans doute tellement habituée à dérouler ses tubes sur scène qu’il manquait ce petit supplément d’âme qui rend un concert mémorable.

Un pas supplémentaire pour l’écologie :

On a encore vu des bouteilles plastique sur le festival cette année (eau et cola vendus au bar, quelques autres dans les coulisses) mais globalement le festival annonce une réduction « drastique » de leur usage : « de nombreux artistes viennent désormais avec leur propre gourde, on n’a pas de problème avec ça » nous disait-on à l’heure du bilan. Une conscience qui se vérifie aussi pour les festivaliers : « pour la première fois on acceptait les gourdes transparentes en plastique. Et on a eu des remarques ‘mais pourquoi pas aussi celles en inox ?’ (plus écologiques, ndlr) ce qui prouve que le niveau d’exigence est de plus en plus élevé. Malheureusement là ce n’est pas possible pour des raisons de sécurité. »

Un site propre :

Peu – voire pas – de déchets au sol cette année, même en pleine soirée : un bon point pour le public.

Et encore d’autres projets pour verdir le festival…

Comme réduire la quantité de viande servie, autant aux bénévoles que dans les menus proposés aux festivaliers.

D’ailleurs on a une suggestion :

Dans un festival qui revendique haut et fort le recours aux produits locaux et aux circuits courts, ne pourrait-on pas se passer d’un recours à une énorme entreprise de bière comme Kronembourg ? Ou de Cristaline pour l’eau ? Surtout avec l’ajout de fontaines en libre-service (même si le goût de leur eau a dérouté pas mal de monde).

Et une deuxième :

Un peu plus de points de restauration dans la prairie ne serait pas de refus… Et d’espaces ombragés aussi, comme celui-ci :

Un nouvel espace pour des conférences :

Une agora avec gradins en palettes a été aménagée près de la scène Propul’son avec des conférences. L’équipe du festival souhaiterait développer cette initiative pour « éveiller les consciences » du public, entre deux concerts.

Une accessibilité renforcée :

En plus des plateformes surélevées dédiées aux personnes en situation de handicap face aux grandes scènes, ou les colonnes vibrantes et sac à dos pensés pour celles et ceux qui n’entendent pas, Terres du Son a encore étendu son dispositif de cheminement pour fauteuils roulants. Le festival a également demandé un retour d’expérience à des utilisateurs comme le sportif handisport Romain Guérineau, venu tester les installations dans le week-end.

Des partenariats avec des associations :

En plus de son tandem avec des établissements de formation pour la création de la déco, Terres du Son s’allie aussi avec des structures comme Cultures du Cœur pour offrir des pass à des personnes qui n’auraient peut-être pas eu l’occasion de venir autrement, notamment des réfugiés cette année. Cela concerne environ 200 bracelets.

Près de 1 000 bénévoles :

Leur nombre a un peu baissé, « parce que l’on cherche des gens qui s’investissent aussi dans le projet au-delà d’une présence pendant le week-end » nous dit l’organisation du festival. Le chiffre reste néanmoins conséquent, les bénévoles s’occupant du bar, des toilettes sèches, de la prévention des risques liés à l’alcoolémie (une équipe de 20 personnes), du nettoyage du site, du montage et du démontage… Terres du Son emploie également 70 intermittents.

Un espace détente :

Un peu de musique et un espace ombragé pour s’allonger… Bonne idée que cet espace détente sur le village. Au point qu’il y avait la queue car les séances d’une vingtaine de minutes accueillant maximum 20 personnes.

Succès grandissant des navettes :

110 bus avaient été programmés pour amener ou ramener le public sans voiture ou pas en état de conduire. Face à la demande (de longues queues à la gare de Tours vendredi soir, ou dans la nuit de samedi à dimanche pour repartir de Monts), l’organisation a mis des moyens supplémentaires. « On sera sans doute autour de 150 bus » nous indiquait-on juste avant la dernière vague de retours. Un budget conséquent mais indispensable quand on sait que le principal impact du festival sur l’environnement c’est les voitures qui se rendent jusqu’à Candé. Tous les bus n’étaient pas pleins, mais techniquement cela représente un total de 9 000 places disponibles, soit 4 500 à l’aller et autant au retour. A voir si le plan – financé par l’ASSO et la région Centre-Val de Loire – sera étendu pour 2020.

Le saviez-vous ?

On connaissait les casques réducteurs de bruit pour les enfants. On a découvert qu’il en existait aussi pour les bébés. Terres du Son, festival définitivement familial.

Une déco créative :

Même si certaines structures étaient trop fragiles pour l’enthousiasme des festivaliers, la déco en matériaux recyclés (notamment du bois) a encore fait son effet sur Terres du Son en 2019. On soulignera l’adaptation des trois lettres TDS en mode poubelle pour récupérer ce qui peut se recycler.

Point moustiques :

Très peu de piqûres cette année. En revanche plein de poussière sur les chaussures (ça tombe bien, elles avaient besoin d’un coup de proipre).

Conditions de travail difficiles pour les photographes de presse :

Nous avons de très belles photos des concerts de Clara Luciani ou de Thérapie Taxi. Dommage, on ne peut pas vous les montrer. De plus en plus de productions imposent de telles conditions de publication aux médias que nous avons choisi de boycotter les concerts en question. C’est triste pour le droit à l’information, dommage pour des artistes qu’on aurait aimé mettre en avant, mais nous refusons catégoriquement de faire valider des clichés avant leur mise en ligne.

Pire, une production se réservait le droit de faire supprimer des photos du net ou des réseaux sociaux si ces dernières ne lui convenaient pas. Ou réclamait qu’un reportage sur le concert de son artiste soit diffusé dans les 12h pour avoir le droit de publier sans validation préalable du staff. Cette volonté de contrôler le travail de la presse est totalement disproportionnée et peut s’apparenter à une forme de censure. Si cela concerne une minorité d’artistes – surtout des têtes d’affiche – cela a néanmoins tendance à s’accentuer d’année en année.

Les dates de l’année prochaine :

Terres du Son revient les 10, 11 et 12 juillet 2020. Au même endroit, à Monts.

Photos : Pascal Montagne et Delphine Nivelet

Et en bonus, un coucou à La Charcuterie Musicale, toujours aussi cool avec ses quizs musicaux :

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