En Indre-et-Loire, les autostoppeurs s’organisent

Et si on levait le pouce pour ses trajets quotidiens ?

Faire du stop pour aller au travail, au cinéma ou chez le dentiste ça vous parait un peu dément ? Pour vous cet exercice est réservé aux personnes fauchées ou aux candidats de l’émission Pékin Express sur M6 ? En Indre-et-Loire, on trouve des personnes qui veulent aller au-delà de ces préjugés. Le 9 mai dernier, la communauté de communes du Val d’Amboise a adopté une convention de partenariat avec l’application Rezo Pouce pour déployer un dispositif d’auto-stop sur son territoire.

De quoi s’agit-il ? Déjà présent dans les Yvelines, la région de Montargis ou près de Grenoble, Rézo Pouce est une application qui organise l’autostop. Ce n’est pas du covoiturage où l’on réserve à l’avance un trajet et où l’on paie mais une initiative associative (aujourd’hui société coopérative) née en 2010 dans le Tarn-et-Garonne. Sa mission : promouvoir la solidarité entre habitants d’un territoire invités à partager leurs trajets sans échanger d’argent. Concrètement, des arrêts sont matérialisés dans les communes, les membres qui n’ont pas de voiture peuvent s’y rendre pour lever le pouce. Les conductrices et conducteurs portent eux un autocollant sur leur véhicule pour s’identifier.

D’après le site, dans 90% des cas il y a moins de 10 minutes d’attente à un arrêt Rézo Pouce.

Le concept fait des envieux… Amboise est donc en train de faire les démarches. A Tours Métropole on n’en est pas là mais un habitant de Savonnières aimerait bien faire bouger les choses.

Déjà distributeur de paniers de légumes bio, Thierry milite pour l’arrivée de Rézo Pouce dans l’agglomération tourangelle, en particulier dans sa partie ouest qui n’est pas vraiment équipée en transports en commun (même si ça devrait s’améliorer à la rentrée 2019). Lui-même a expérimenté le pouce en l’air récemment, quand sa femme a achevé son congé maternité et repris la voiture familiale au quotidien pour travailler. Plutôt que d’acquérir un second véhicule, il a opté pour le stop, « mais ça n’a pas forcément très bien marché. » D’où sa volonté de développer la pratique.

« Aujourd’hui l’autostop se pratique peu au quotidien alors que c’est une façon de réduire le nombre de voitures sur les routes et puis ça favorise le lien social. Ça permet de rencontrer d’autres personnes. On s’imagine qu’on va rester longtemps au bord de la route mais sur les petites routes il y a en général une voiture sur deux qui s’arrête. Ça fonctionne. »

Thierry Henneteau, fondateur du groupe Facebook Vivre Ensemble à Savonnières et porteur du projet Rézo Pouce à l’Ouest de Tours.

Pour que le dispositif soit efficace, Thierry estime que 30% des habitants d’une commune doivent être partants. Pour l’instant, ils sont une dizaine : « là où on a peu de transports en commun le stop c’est complémentaire, pas concurrentiel. C’est complètement gratuit pour les usagers, il y a juste une cotisation annuelle payée par la collectivité et au départ un coût d’aménagement des infrastructures » affirme-t-il. Il essaie donc de convaincre les pouvoirs publics… pour l’instant assez réticents à la démarche.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page Facebook dédiée au projet de Rézo Pouce à Savonnières.

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