La liste des 49 pesticides retrouvés dans les cours d’eau d’Indre-et-Loire

C’est plus que la moyenne nationale.

C’est un rapport qui se base sur des données officielles : l’association Générations Futures qui veut informer sur les pesticides et leur potentielle dangerosité sort ce mois-ci une étude sur les produits présents dans l’eau des fleuves ou des rivières en France.

« Ces données montrant l’existence d’importants cocktails de pesticides perturbateurs endocriniens suspectés dans les eaux de surface de nombreux départements français sont inquiétantes » déclare François Veillerette, le directeur de Générations Futures. Selon lui, « elles montrent que la chimie agricole menace la biodiversité aquatique. Ces résultats sont également à interpréter comme l’indicateur d’une contamination importante de l’environnement dans lequel vivent les humains. »

En Indre-et-Loire, pas moins de 49 substances chimiques potentiellement nocives pour la santé ont été identifiées, moins que dans le Loiret (65) ou que le record du Calvados (90) mais tout de même plus que la moyenne nationale (41) sachant que l’association a recherché pas moins de 200 produits pour élaborer son rapport départemental. Ainsi, en Touraine, 24% des substances recherchées ont été détectées. Là-aussi, c’est plutôt dans la moyenne nationale.

Le risque des cocktails chimiques

Dans cette liste, le produit le plus connu c’est le glyphosate… mais ce n’est pas le plus présent. L’atrazine déséthyl, l’atrazine, le métolachlore et le propyzamide sont encore plus souvent détectés. Parmi ceux qui sont fréquemment identifiés, citons aussi la simazine, tébuconazole, bentazone, isoproturon et chlontoluron. Au-delà de ces 10 substances, il en reste 39 autres repérées en faible quantité (vous pouvez voir la liste ici). Générations Futures ne donne pas plus de précisions sur les secteurs ou les cours d’eau contaminés par ces pesticides.

Joint par Info-Tours.fr, François Veillerette précise que ces produits aux noms barbares inconnus du grand public sont pour la plupart des herbicides ou des insecticides. Utilisés dans les cultures, ils se diffusent dans la nappe phréatique ou les cours d’eau « et ils peuvent avoir des conséquences sur la faune aquatique » s’alarme le directeur de Générations Futures. Néanmoins, cet impact n’a pas pu être formellement évalué : « le calcul de risques est infaisable » nous dit-il.

Un manifeste pour changer de modèle agricole

L’association pointe aussi le risque de cocktails, c’est-à-dire des substances utilisées indépendamment par différents agriculteurs… puis qui se mélangent dans l’eau, entraînant des réactions chimiques aux méfaits potentiels. De plus, certains produits utilisés par l’industrie ne sont pas forcément recherchés lors des analyses de l’eau, alors qu’eux aussi ont potentiellement des effets sur les organismes vivants selon Générations Futures. L’association milite donc pour un changement de mode de production afin de se passer progressivement des pesticides, elle s’appuie d’ailleurs sur un vote récent du parlement européen en faveur d’une réduction de l’exposition des populations et de l’environnement aux produits chimiques de l’agriculture.

A noter enfin que ce rapport, premier du genre, est appelé à évoluer. Déjà il va être mis à jour avec les données de 2016 et 2017 (les chiffres les plus récents remontant à 2015 en Indre-et-Loire) puis étoffé au fil des années pour voir si l’utilisation des produits évolue. En effet, en fonction des maladies qui se déclarent ou du nombre de jours de pluie les agriculteurs n’auront pas forcément autant recours à ces substances.

Olivier Collet

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