Gérer ses plantes avec un smartphone : l’appli tourangelle pour les jardiniers connectés

Grâce à un petit objet connecté planté dans la terre.

Yoann Lemain a 40m² de jardin et pas vraiment le temps de s’en occuper. De là à imaginer qu’il oublie d’arroser ses pieds de tomate, il n’y a qu’un pas. Sauf que Yoann a très envie de manger des fruits ou des légumes produits à domicile. Avantage : il est doué en informatique. Vous ne voyez pas le rapport ? Lui, si.

Depuis un an, le jeune homme prépare la sortie d’Agrikaido, une gamme de produits de jardinage un peu particuliers, reliés à une application pour smartphones. Pour faire germer ce projet, il s’est associé avec deux autres informaticiens qui ont un jardin plus grand que le sien et le même emploi du temps surchargé : Maxime Rafaillac et Ludovic Lafole. Depuis, Hélène Esnault les a rejoints pour le développement.

« Nous étions frustrés de ne pas pouvoir prendre le temps nécessaire pour jardiner » explique Yoann, également déçu par la qualité des différentes informations qu’il a pu trouver en cherchant des conseils pour ses plantations : « il y a des conseils sur les sachets de graines mais c’est à deux mois près donc t’as le temps de te planter » fait-il remarquer. A force de se renseigner, par exemple auprès de l’asso Kiwi Nature, il s’est rendu compte que la période de l’année n’était qu’un des critères à prendre en compte avant de semer, la qualité du sol ou l’exposition au soleil étant tout aussi importants.

Un objet connecté à planter dans la terre

Avoir connaissance de ces données c’est bien, les maîtriser c’est mieux. Ce n’était pas vraiment le cas de Yoann. Pour lui et celles et ceux qui ont peu d’expérience dans le travail de la terre, il a donc mis au point un kit de test de sol, capable de déterminer quels types de végétaux s’épanouiront dans un endroit bien défini. Présenté au salon Ferme Expo de Tours en novembre, fabriqué de façon artisanale par l’équipe d’Agrikaido, le produit a été mis en ligne en petite quantité sur Amazon… et tout le stock s’est envolé. Composé de verre, de liège et de papier PH, il est presque totalement recyclable et vendu 25€. Dès le mois de mars, il sera relié à l’appli au nom de la société afin d’accéder aux fiches des variétés de fruits ou légumes conseillés pour la terre de votre jardin.

Une partie de l’équipe

Deuxième étape : la startup est en train de tester un objet connecté à intégrer dans le sol pour analyser en temps réel les données météo, la qualité de la terre et toute une série de paramètres utiles. Relié à un réseau spécifique (Yoann et ses associés ont signé avec Orange), il envoie des données qui sont analysées de manière informatique. En ressort une liste de conseils, comme le meilleur moment pour arroser : « c’est le même type de technologies que celles utilisées par les agriculteurs, mais accessible au grand public » résume le fondateur du produit depuis son bureau du HQ, en centre-ville de Tours. Deux prototypes conçus à partir d’une imprimante 3D ont déjà été réalisés, le second ayant été présenté fin janvier au salon Human Tech Days du Vinci.

Un comité scientifique pour des infos de qualité

Objectif d’Agrikaido : commercialiser cette solution dès fin 2019, en fonction des levées de fonds que l’entreprise réussira à réaliser. L’appli pour smartphones – gratuite – doit elle débarquer sur les stores au printemps. Elle sera enrichie d’une sorte de forum entre utilisateurs pour s’échanger des conseils, et enregistrera les données de votre jardin d’une année sur l’autre afin d’affiner ses prévisions et recommandations. Tout ça pour jardiner naturellement, sans le moindre engrais : « c’est de l’agroécologie » avance Yoann Lemain qui collabore avec une biologiste, une prof de SVT et une agronome de la Chambre d’Agriculture d’Indre-et-Loire pour s’assurer de la fiabilité et de la précision des informations communiquées aux utilisateurs, tout en les rendant accessibles aux néophytes.

Vue de l’appli

« C’est une ode à la fainéantise assumée. Pourquoi se péter le dos alors que ça peut pousser tout seul ? » demande le créateur du concept. Dans un premier temps, une cinquantaine de fiches seront recensées dans l’application, que des choses que l’on peut manger, avec même des conseils pour les conserver ou gérer la reproduction des plantes « que l’on trouve rarement » déplore Yoann. Bref, le duo gadget connecté / appli fera quasiment tout à votre place, à part l’apport en eau et la dégustation finale.

Olivier Collet

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