Développement durable : des entreprises tourangelles s’engagent

Elles se rassemblent au sein de l’association RSE Touraine.

« Cette association ce n’est pas pour faire du business » prévient Quentin Delplanque avant même de nous rencontrer. La semaine dernière, il participait à la soirée de lancement de la structure dont il a pris la présidence : RSE Touraine, un club d’entreprises un peu différent des autres, son objectif étant de mettre en commun des initiatives en faveur du développement durable nées dans le monde du travail : « le développement durable, c’est l’environnement mais cela concerne aussi l’aspect social et économique » note notre interlocuteur, décidément pressé d’évacuer les clichés.

Mais au fait, ça veut dire quoi RSE ? Réponse : Responsabilité Sociétale des Entreprises. On vous l’accorde, tout ça est encore un peu flou… En gros, ce sont des sociétés qui s’engagent à mettre en place des actions pour intégrer le développement durable dans leur modèle économique, ce qui va de la réduction des déchets à l’amélioration du bien-être des salariés en passant par la mise en place de projets collaboratifs différents des traditionnelles soirées karting de fin d’année.

Une trentaine d’entreprises impliquées

Même si l’objectif d’RSE Touraine n’est officiellement pas de faire du business, Quentin Delplanque souligne très vite que la mise en place d’une telle politique est un pari rentable : « en 3 ans, on a des retours sur investissements de 2,5 à 3 » affirme le président qui a convaincu des acteurs variés de s’engager autour de lui, du CHU à l’ASSO qui organise Terres du Son en passant par Les Fibreries de Touraine ou une entreprise travaillant dans le nettoyage industriel.

« Nous ne nous adressons pas qu’aux grands groupes, mais aussi aux petites entreprises » poursuit Quentin Delplanque qui parle de la RSE comme d’une « démarche globale », « une stratégie de développement » capable de faire émerger « des projets concrets », au rythme de chacun, « et c’est plus facile dans les TPE et PME où la chaîne de décisions est plus courte. » Des petites structures qui peuvent échanger avec celles qui ont déjà de l’expérience dans ce domaine, afin de les encourager à faire le premier pas si elles hésitent.

Panneaux solaires, trio des papiers ou voyage au Népal

Avant la création d’RSE Touraine, un groupe de travail existait déjà sur ce thème depuis 2015, en lien avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Touraine. « Par de petites actions chacun peut apporter sa pierre au développement durable » assure Quentin Delplanque qui demande aux chefs d’entreprises d’aller à leur rythme, de mener un projet à la fois et d’échanger leurs idées, « parce que l’on a tous quelque chose à apporter à l’autre. Par exemple, le CHU de Tours et Terres du Son se sont rendus compte qu’ils avaient des problématiques communes sur la signalétique mise en place sur l’accueil du public. Ils vont donc échanger ensemble pour déterminer ce que les visiteurs attendent dans ce domaine. »

Parmi les initiatives qui ont déjà abouti : des installations de panneaux solaires ou l’organisation d’un voyage humanitaire au Népal pour une dizaine de salariés. La Fédération Française du Bâtiment et Terres du Son, travaillent ensemble sur la construction de structures en déchets qui seraient présentées sur le festival, puis encore une fois réutilisables après l’événement. Quentin Delplanque le conçoit : « au début, les salariés sont méfiants quand on leur parle de ce genre de projets, parfois ils y sont même réfractaires. L’objectif est de briser la défiance avec quelque chose de simple pour qu’une dynamique finisse par se créer », et il l’assure : cela peut finir par remotiver des salariés, en mettant en valeur leurs compétences, en les laissant choisir les méthodes de travail ou en passant par le biais de formations qui les passionnent.

Désamorcer les conflits sociaux

Le président de RSE poursuit : « dans les entreprises aujourd’hui, les salariés ont besoin de plus d’autonomie et de confiance, d’une hiérarchie plutôt descendante qu’autoritaire. Pour mettre en place le recyclage des papiers, mieux vaut laisser ses équipes trouver elles-mêmes un système qui leur convient plutôt que de leur imposer un dispositif. Ce dernier aurait peut-être été plus efficace mais c’est contre-productif s’il n’entraîne pas 100% d’adhésion. »

Actuellement, une trentaine de sociétés sont engagées au sein de RSE Touraine, « de la PME de 5 salariés au CHU », et des réunions sont prévues tous les mois, sur des thèmes variés. Quentin Delplanque espère maintenant convaincre des institutions de rejoindre le dispositif, des discussions sont par exemple en cours avec la ville de Joué-lès-Tours. Il le sait : il faut de la patience avant de voir des effets concrets et tangibles, souvent 2 à 3 ans, « on pose des petits cailloux » dit-il, espérant que ce type de démarches pourront aussi, à terme, désamorcer les conflits sociaux et éviter des grèves, par exemple.

Olivier Collet

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