Ils ont travaillé avec le créateur de la pièce franco-chinoise « A quoi rêvent les pandas »
Au fond d’une pièce sombre du château de la Gabillière, un grand drap blanc suspendu et lumineux. Derrière, des jeunes de la seconde hippique et viticole du lycée agricole d’Amboise agitent des marionnettes de papier avec des bâtons de bois.
C’est le dernier jour de l’atelier de théâtre d’ombre pour ces 32 jeunes en filière professionnelle. Chaque année, une semaine entière est dédiée à la découverte d’une discipline artistique. C’est Jean-Pierre Genet, le proviseur du lycée, qui a eu un coup de cœur pour le Théâtre d’ombres du Hunan en Chine. Le lycée a obtenu des financements du dispositif Aux arts lycéens et de la coopération régionale pour faire venir Monsieur Peng et Madame Wu, tous deux professionnels de cet art traditionnel inscrit depuis 2011 au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
C’est le 4ème voyage en France de Monsieur Peng. Avec l’ensemble tourangeau de musique Renaissance Doulce Mémoire il a créé la pièce « A quoi rêvent les pandas », présentée au quai Branly de Paris en octobre.
Pour ce dramaturge confirmé et aux prix internationaux impressionnants, l’atelier auprès des jeunes français est une autre manière de ressusciter cet art tombé en désuétude. Familier des ateliers d’initiation auprès d’enfants et d’adolescents dans son pays, Monsieur Peng, accompagné de son assistante Madame Wu, apprécie la créativité des jeunes français. Leur enseignant en éducation socio-culturelle, Sylvestre Grémy se réjouit de cette rencontre qui ouvre ses élèves à un art et à une autre culture: « la langue n’est pas une barrière, la communication se fait autrement. »
Une parenthèse enchantée
Alexandre et Eléonore, élèves en seconde hippique, témoignent de leur respect « pour ces gens venus de si loin pour prendre le temps de nous apprendre leur métier ». Si la fabrication des marionnettes est « très longue », l’atelier les enchante. Ils apprécient ce temps de pause dans leur année. La semaine se déroule au château du lycée, les journées sont déconnectées du rythme scolaire habituel et les relations entre élèves sont différentes, basées sur la coopération. Un groupe de 8 élèves apprend à mettre en scène une pièce traditionnelle, tandis que les autres groupes travaillent sur la fabrication de marionnettes et la réalisation de pièces originales.
Une fois la représentation terminée, les élèves conservent leur personnage, et attendent avec impatience une nouvelle parenthèse, l’année prochaine.
Dorothée Briand