Ils seront gratuits, à l’exception des frais d’inscription.
Préparez-vous à dire adieu aux bus Fil Vert. Dans les prochains mois, ils vont progressivement laisser la place à des cars blanc et bleu (photo ci-dessus) avec le logo en forme de cœur de la région Centre-Val de Loire et un nouveau petit nom : Rémi (pour Réseau de Mobilité Interurbaine). Pourquoi ? Tout simplement parce que le Conseil Départemental n’en aura plus la responsabilité. La gestion des lignes interurbaines sera laissée à la région, comme le veut une loi votée sous le quinquennat de François Hollande (le réseau Fil Bleu de l’agglo tourangelle reste lui dirigé par Tours Métropole).
Fil Vert aujourd’hui, c’est une marque mais deux réseaux : les lignes que vous pouvez emprunter pour aller au travail ou dans les petites communes du département, et tous les transports scolaires en dehors de Tours et de son agglo (soit 300 circuits quotidiens). Tout ça va donc désormais être géré par le Conseil Régional, « mais les décisions ne seront pas prises à Orléans » tient à rassurer François Bonneau, le président socialiste de l’institution. Des agents (huit) seront ainsi basés à Tours, dans des locaux situés tout près de la gare routière et de la gare SNCF, à l’Espace Région Centre-Val de Loire.
Autre point important à souligner : les lignes actuelles ne seront pas modifiées, en tout cas dans un premier temps. En septembre les horaires de Rémi resteront semblables à ceux de Fil Vert. Pour les scolaires, prendre le bus (ou le train pour certains) sera désormais gratuit (contre 150€ par enfant aujourd’hui) : « la région Centre-Val de Loire est la première à le faire à cette échelle » se félicitent les élus qui réalisent ainsi une promesse de campagne (dont le coût annuel est estimé entre 11 et 14 millions d’euros en fonction du nombre d’inscrits sur toute la région).
Il est tout de même bon de noter que cette gratuité ne sera pas totale puisque des frais de dossier de 25€ par enfant seront appliqués lors de l’inscription, afin de responsabiliser les familles. Si celles-ci ont plusieurs élèves à faire transporter, ces frais ne pourront pas dépasser les 50€ (donc pour 2, 3, 4 ou 5 enfants ce sera toujours 50€).
En Indre-et-Loire, 21 600 élèves utilisent actuellement les lignes scolaires de Fil Vert. Suite à la gratuité, ils seront peut-être plus nombreux en septembre avec Rémi : « on va calculer au plus juste » expliquent les conseillers régionaux qui lancent les inscriptions le lundi 15 mai sur Internet (le site c’est remi-centrevaldeloire.fr), et celles-ci se termineront le 17 juillet, justement pour avoir le temps de prévoir le nombre de bus et de places nécessaires d’ici au 1er septembre. Si des parents se réveillent trop tard, ils paieront 10€ de pénalité sauf pour une affectation tardive dans un établissement scolaire ou un déménagement de dernière minute.
A noter encore que tous les parents vont recevoir un courrier de la région pour expliquer comment fonctionne Rémi, des tracts ont aussi été distribués vendredi dernier en gare de Tours. Une fois inscrits, les élèves recevront une carte papier. Elle sera magnétique dès 2018 avec un système de validation qui devrait même permettre aux parents de recevoir un SMS pour s’assurer que leur enfant est bien monté dans le bus puis descendu au bon endroit.
Pour les adultes qui utilisent le car pour travailler ou pour les loisirs, Rémi sera aussi leur nouvel ami. D’ici 2018, les tarifs seront harmonisés à l’échelle régionale (entre 2 et 3€ actuellement selon les départements), « ce tarif restera en deçà du coût de revient » promet le Conseil Régional. Plus de correspondances sont prévues entre les cars et les TER, et même les trains Tours-Blois-Orléans-Paris qui seront eux aussi gérés par la région d’ici quelques mois.
Dernier point financier : aujourd’hui, les bus sont exploités par plusieurs sociétés en Indre-et-Loire, et ce sera toujours le cas à l’avenir : « nous allons publier plusieurs appels d’offre. A priori il n’y aura pas un grand opérateur national qui gèrera tout le réseau. Les sociétés du territoire pourront répondre » promet François Bonneau afin de ne pas pénaliser l’économie locale. De son côté, il assure que la gratuité pour les scolaires et l’harmonisation du prix des billets ne sera pas financée par l’impôt mais par des éconimies.
Olivier COLLET
A noter que la région envisage aussi d’ouvrir les lignes scolaires aux jeunes inscrits en Mission Locale pour favoriser leur accès à l’emploi.