PRIMAIRE A GAUCHE : Victoire des frondeurs selon L. Baumel, « une expression du désir » pour M. Fortier

Le premier soutient Benoit Hamon pour le second tour, la seconde se range derrière Manuel Valls. Réaction également de Stéphanie Riocreux.

Que ce soit le député d’Indre-et-Loire Laurent Baumel ou la conseillère régionale tourangelle Mélanie Fortier, tous les deux n’ont pas vu leur candidat triompher ce dimanche soir lors du 1er tour de la primaire de la gauche. Laurent Baumel soutenait Arnaud Montebourg, troisième homme avec moins de 20% : « je suis à la fois déçu et satisfait. Satisfait car le total des voix d’Arnaud Montebourg et Benoit Hamon est majoritaire. Pour moi c’est un épilogue important au quinquennat que nous venons de vivre. On a souvent entendu dire que les frondeurs étaient minoritaires, mais à partir du moment où plus d’un million de personnes se déplacent, on voit bien que la ligne Hollande-Valls n’est pas majoritaire. »

Figure médiatique desdits frondeurs, Laurent Baumel doit rencontrer Benoit Hamon ce soir, pour préparer le second tour. On le questionne sur le revenu universel proposé par le candidat et les critiques qui pleuvent sur sa faisabilité : « je ne suis pas opposé à ce que l’on intègre le réalisme dans les propositions que l’on fait. Mais de son côté Valls occulte le fait que l’orientation qu’il a défendu ne rassemble pas les électeurs de gauche. »

Malgré ce ton de campagne vif, le député du Chinonais l’assure : si l’ancien premier ministre l’emporte, il sera derrière lui : « il faut arrêter de poser cette question. Une campagne c’est de la confrontation, des arguments durs. On fait partie de la même famille et quand on fait campagne en famille, à la fin, on accepte le résultat. Ou alors on ne fait pas de primaire. » Et l’élu tourangeau d’évoquer aussi la participation, honorable selon ses dires : « dans un contexte où tous les jours Macron, Mélenchon ou les commentateurs ont dit que cette primaire était inutile. Le fait que plus d’un million de personnes ait été voter montre qu’il y a encore un intérêt. »

« On est dans une position différente de la droite, on est pas dans une dynamique de conquête mais de gestion du pays » estime pour sa part, sur ce même sujet, la conseillère régionale de Tours Mélanie Fortier pour expliquer cette participation bien en deçà de la primaire de 2011 (17 000 votants en Indre-et-Loire, 25 000 la dernière fois). Et d’ailleurs, l’élue du Parti Radical de Gauche qui soutenait Sylvia Pinel et qui fait désormais bloc derrière Manuel Valls, regrette un peu que l’ancien 1er ministre n’ait pas plus montré une stature de présidentiable : « il n’était pas raccord avec l’attente des Français de voir un homme dans l’élan de la conquête du pouvoir et pas dans la justification d’un bilan. Alors que Benoit Hamon ou Arnaud Montebourg étaient dans cet esprit. »

Voilà donc qui expliquerait la deuxième place de Valls et son statut d’outsider ? « On a le résultat de ce qu’on avait anticipé. La gauche de gouvernement c’est la réconciliation de deux grands modèles de société. Dans une primaire dite de gauche, c’est logique qu’au 1er scrutin on ait une expression du désir, de la tête dans les étoiles. Ensuite on repose les pieds sur terre. J’ai l’espoir qu’un deuxième électorat réaliste se mobilise pour un mariage de raison. » Et si Hamon l’emporte, sera-t-elle derrière lui ? « A titre personnel, je réserve ma décision. »

O.C.

Stéphanie Riocreux réagit également :

Sénatrice PS d’Indre-et-Loire, la Bourgueilloise soutient Manuel Valls et fait partie de son équipe de campagne : « il a toujours indiqué qu’il ne partait pas favori mais là ça se présente plutôt bien car je ne suis pas sûre que tous les électeurs d’Arnaud Montebourg fassent tous le choix de Benoit Hamon… Dimanche les électeurs auront à choisir entre deux projets très différents sur ce que pourra être la société de demain. Manuel Valls incarne la volonté de celles et ceux qui veulent une gauche au second tour de la présidentielle et Benoit Hamon une gauche spectatrice qui n’a pas forcément envie de gouverner. Il a bâti sa campagne avec de la nouveauté alors que Manuel Valls incarne la gauche qui a travaillé. Beaucoup de ses soutiens sont des gens aux responsabilités. »

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