19 millions d’€ de travaux sur les routes d’Indre-et-Loire en 2016

Périphérique de Tours, ponts… Des dizaines de chantiers vont être entrepris tout au long de l’année.

Patrick Michaud est le vice-président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire chargé des routes et des transports, « du coup je n’ai que des amis parmi les maires » s’amuse l’élu. Car c’est lui qui décide où et quand on va refaire telle ou telle route, si le département a les moyens de créer cette déviation tant attendue par la population… Et on le sait, pour une commune, avoir une jolie route toute neuve c’est très bien perçu par la population. Oui mais voilà, avec 4 000km à entretenir, le département ne peut pas être partout à la fois. Cependant, et c’est un choix politique de la nouvelle majorité entrée en fonction il y a un an, le budget travaux est « équivalent » à celui mobilisé ces dernières années : 19 millions d’euros.

Maire de Veigné, Patrick Michaud est plutôt un sage quand il s’agit de répondre aux questions. Mais au détour de notre entretien, il a ces quelques petites remarques acerbes envers ceux qui étaient aux affaires avant ou qui critiquent aujourd’hui le fait qu’on privilégierait le goudron au social dans l’équipe de Jean-Gérard Paumier : « heureusement que le budget des routes n’est plus une variable d’ajustement. Au département, même quand il y a eu une période faste pour les finances durant laquelle on achetait des châteaux, on négligeait nos routes, on construisait des ronds-points seulement parce que c’était à la mode. Il aurait été plus utile de finaliser le périphérique de Tours… »

Résultat, selon le vice-président, l’état des routes en Indre-et-Loire est « moyen », « il faudrait passer au niveau ‘assez-bien’ dans le courant du mandat (d’ici 2021, ndlr). » Autre objectif : réussir à réaliser tous les travaux programmés dans le budget avant la fin de l’année. « Entre le lancement des marchés, la sélection des entreprises ou les aléas de la météo, jusqu’à présent, on ne faisait que 60 à 70% de ce qui était prévu. L’an dernier, on en a réalisé entre 85 et 90%. L’idée c’est de se rapprocher au maximum des 100%. »

Quelques exemples de chantiers marquants en cours ou à venir :

  • Un remplacement des garde-corps métalliques sur le périphérique de Tours, à hauteur de St-Cyr-sur-Loire, La Riche et Fondettes. A la place, il y aura du béton et ça devrait réduire le bruit des voitures pour les riverains. Les travaux auront lieu d’ici cet été.
  • Courant mai, début d’un vaste chantier à Ciran, entre Ligueil et Loches. Une déviation à 2,2 millions d’euros, qui sera achevée en 2017.
  • D’ici la fin du mois, réouverture du pont Aliénor d’Aquitaine à Chinon, après 4 mois de fermeture (2,8 millions investis pour refaire les réseaux et consolider l’ouvrage qui menaçait de céder). 2,4 millions ont également été dépensés pour le pont de Langennerie sur la Choisille (avec un aménagement pour les circulations douces, piétons et vélos).
  • Dans le cadre de la mise en service de la LGV Tours-Bordeaux, de nombreux axes routiers situés à proximité vont être en travaux.

Avec 1050 ponts dans le département, et une valeur totale estimée de 500 millions d’euros pour ce patrimoine, ça en fait des ouvrages à surveiller : « leur durée de vie est comprise entre 35 et 250 ans, le problème c’est que parfois rien n’a été fait pendant 40 ou 50 ans » note Patrick Michaud. A Civray-de-Touraine, il faut ainsi refaire un pont métallique très abîmé, ce sera pour 2017 et 2018 : « il est sur le parcours du Cher à vélo mais il n’y a pas de piste cyclable. On va donc en faire une dans chaque sens en maintenant la circulation automobile à sens unique. » A Port-Boulet, 1,4 million d’euros vont permettre de renforcer la structure qui prend l’humidité : « elle s’effrite, il faut donc la consolider. »

A cela il faut ajouter un grand nombre de chantiers plus modestes mais tout aussi nécessaire afin d’éviter une dégradation durable du réseau : « un pont il faut le refaire tous les 30 ans, une route c’est tous les dix ans » détaille Patrick Michaud qui cite un exemple sur son canton, à Esvres-sur-Indre : « on va mettre près de 200 000€ cette année pour refaire le goudron et les peintures sur la D17 où circulent 3 700 véhicules par jour. Les derniers travaux ici datent de 1995. » Et afin d’informer les élus locaux sur ce qu’il se passe près de chez-eux, le département a édité des brochures avec les chantiers en détail, disponibles sur simple demande.

Boucler le périphérique ? Pas à l’ordre du jour.

Mais au-delà de la gestion du quotidien, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire est aussi attendu sur des grands projets. Un plan de priorités à été établi jusqu’en 2025 (photo) : « ce sont des opérations routières d’envergure qui vont mettre du temps à être réalisées. Avec les études obligatoires, ça va prendre entre 8 et 11 ans. » Là-dedans, citons notamment un élargissement de la route entre Cormery et Loches pour passer à 2×2 voies, « d’ici 2020 », ou de nombreuses déviations pour éviter les centres-bourgs (L’Île Bouchard, Neuillé-Pont-Pierre, Château-la-Vallière…). Patrick Michaud : « on en a besoin, on ne peut pas se retrouver avec des camions bloqués dans des petites communes parce qu’ils sont trop gros. C’est une question de sécurité. »

Dans ce plan, pas de trace du prolongement du périphérique de Tours : « c’est sur le territoire de l’agglo et ce sera de la compétence de la métropole (si elle voit le jour…, ndlr) » nous dit le vice-président départemental. Sauf que ce serai sûrement mal vécu de mettre plutôt des millions dans cette arlésienne au lieu de lancer le prolongement du tram. Et pas question de faire un partenariat public-privé : « vous imaginez payer pour emprunter le périphérique ? »

Olivier COLLET

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