En Touraine, le télétravail c’est la santé

Depuis un an, 16 agents du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire travaillent en partie depuis chez-eux. Ils seront 37 cette année.

Le télétravail fête son premier anniversaire au Conseil Départemental d’Indre-et-Loire. Mis en chantier avant les élections de 2015 par la majorité de Frédéric Thomas pour coller à un nouveau texte de loi du gouvernement, le projet a été concrétisé par les équipes de Jean-Yves Couteau et poursuivi par celles de Jean-Gérard Paumier. Il est temps d’en faire le bilan.

Concrètement, les services du département ont proposé à certains de leurs agents de délaisser leur bureau une journée par semaine pour travailler de chez-eux, avec un ordinateur portable fourni par la collectivité et un transfert de leur ligne téléphonique professionnelle vers leur domicile afin qu’ils puissent continuer à utiliser les logiciels sur lesquels ils s’exercent tous les jours et passent leurs appels comme s’ils étaient à Tours. Un investissement en matériel et en formation (2 jours par agent dont un avec son supérieur pour apprendre à bien s’organiser ou utiliser le matériel).

Avant de se lancer dans cette démarche, le Conseil Départemental n’avait pas reçu de demandes particulières. Il a donc initié un appel à candidatures pouvant concerner au maximum 20 personnes. 16 ont répondu, dont 14 femmes. La journée où ces salariés restent chez-eux, c’est le jeudi ou le mardi : « on a exclu le lundi car c’est un jour où il y a souvent des réunions mais aussi le mercredi et le vendredi car ce sont des journées où les personnes à temps partiel sont le plus souvent absentes » expliquent le conseiller départemental Thomas Gelfi et Mireille Grosgeorges, responsable du service paie-congés-déplacements. Dans son service, une femme est déjà bénéficiaire de cette nouvelle organisation, deux autres personnes feront bientôt de même : « ça permet de revisiter notre organisation de travail. On fonctionne sur la confiance. Et puis il y a des moyens de contrôle via le pointage électronique ou le téléphone. »

Parmi celles et ceux qui expérimentent le télétravail, Maude Courtial. Son bureau du service recrutement reste désert chaque jeudi depuis un an : « c’est une façon différente d’appréhender le travail. Chez-moi je suis plus au calme, je peux par exemple me consacrer à la lecture d’études juridiques ou de textes de loi. » « Au quotidien, le tout-venant devient urgent. Là, il faut s’organiser, anticiper : se demander ce que l’on va emmener à la maison pour le jeudi » confirme Mireille Grosgeorges qui assure que les agents engagés dans cette démarche sont plus sereins et plus productifs alors qu’au bureau ils ont tendance à être souvent sollicités et potentiellement déconcentrés par les collègues pour une raison ou pour une autre.

Le gros avantage du télétravail, c’est aussi de faciliter l’organisation de la vie de famille. Maude Courtial s’évite ainsi 1h30 de transport aller-retour depuis Esvres (voiture, train, marche) : « j’en profite pour me connecter plus tôt le matin et ça me permet d’aller récupérer ma fille à l’école. C’est vraiment une journée où l’on souffle, on n’a plus besoin de se dépêcher. » Fanny Thibault, du service habitat, confirme : « parfois, l’activité au bureau n’est pas propice pour se poser. Dans mes tâches, j’ai pas mal de rédaction et de rapports à faire et j’ai besoin de me concentrer au calme. » Sur le plan pratique, elle s’évite aussi 40 minutes de bus depuis Luynes et peut du coup emmener sa fille à l’école : « l’effet se fait vite ressentir, ça amène de la sérénité dans notre vie. » Et un détail qui a son importance pour Fanny : « au bureau, j’ai du mal à ne pas faire d’heures supplémentaires. A la maison j’y arrive plus facilement. »

Travailler sous son toit une journée par semaine, c’est donc toute une organisation : « au départ, je me barricadais dans mon bureau et j’interdisais au chat d’entrer » se souvient Maude qui a fini par se détendre : « je suis plus zen, je travaille avec mon verre d’eau à côté et le chat est content. » De son côté, Fanny Thibault « parle toute seule » pour pallier l’absence de ses collègues : « en formation, ils nous ont appris à leur envoyer un mail le matin quand on se connecte et le soir quand on s’en va, pour ne pas qu’ils nous oublient. Au début certains ont eu du mal à comprendre, ils considéraient que j’étais en congé. » Au final, c’est devenu pour elle une journée essentielle dans l’organisation de sa semaine pour laquelle elle se garde les tâches les plus exigeantes, tout en profitant de ses pauses pour lancer une machine à laver ou regarder son émission préférée.

Au département d’Indre-et-Loire, le télétravail semble donc apporter aussi bien satisfaction aux agents qu’à leurs supérieurs. Les contrats sont établis pour un an et sont renouvelables. Cette année, 37 personnes vont en bénéficier (31 femmes et 6 hommes) mais toujours un jour maximum par semaine : « si c’était plus, il y aurait un risque d’isolement » explique Maude Courtial. Le lien avec les collègues reste donc primordial, s’en échapper quelques heures permet de bien s’en rendre compte pour mieux les retrouver ensuite.

Olivier COLLET

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