Plusieurs générations manifestent contre la loi Travail

Il y a également eu des blocus organisés dans les lycées.

Alors qu’il pleuvait à grosses gouttes depuis le lever du jour, c’est sous le Soleil que 4 à 7 000 personnes (selon les sourcese) ont manifesté contre la réforme du code du travail ce mercredi matin dans les rues de Tours, au départ de la Place Anatole France. Un cortège marqué par une forte présence de la jeunesse : lycéens et étudiants (parmi les établissement mobilisés : Descartes, Becqurel ou Paul-Louis Courier, parfois avec des blocus, d’autres sont d’ailleurs annoncés dès ce jeudi). Ainsi, symboliquement, la foule s’est élancée sur les quais de Loire devant la Fac des Tanneurs, loin du parcours habituel des manifestations (Place de la Liberté – Jean Jaurès – Rue Nationale).

Près de 5 000 personnes donc, c’est beaucoup pour Tours (souvent, les mobilisations syndicales rassemblent autour d’un millier de personnes). Voilà qui montre bien que la loi Travail de Myriam El Khomri que tous étaient venus dénoncer ce jour agace au plus haut point toutes les générations, des futurs salariés aux employés actuels (on a vu des équipes d’SKF, des cheminots ou des agents de la ville de Tours dans les rangs).

Contrairement à d’autres organisations syndicales (CFDT, UNSA), la FO, la CGT ou l’UNEF (syndicat étudiant) qui encadraient ce mouvement demandent un retrait pur et simple du texte qui doit être présenté en conseil des ministres le 24 mars (avec deux semaines de retard). Ils ne veulent pas l’amender, ils estiment qu’il est totalement contraire aux valeurs sociales de la France et parlent d’une ultime trahison du gouvernement de Manuel Valls, censé être de gauche donc, dit-on, du côté des salariés.

Et pourtant, c’est aujourd’hui le MEDEF et la CGPME (syndicats des patrons) qui sont les principaux soutiens de la loi et craignent ouvertement un recul de l’exécutif, qui s’est mis dans un sacré pétrain et est assuré de faire des mécontents quoi qu’il décide. Lancé à un an de la présidentielle, ce chantier très (trop ?) ambitieux pourrait bien sceller le sort d’un gouvernement déjà au bord du précipice, bien que l’ambition d’une simplification du code du travail paraisse censée quand on connait sa complexité.

Avec la jeunesse dans la rue, et une forte mobilisation sur le web (plus d’un million de signatures pour la pétition lancée il y a deux semaines), il nous revient en mémoire la lutte contre le CPE (Contrat Première Embauche), il y a dix ans, lorsque les lycéens avaient fait reculer De Villepin. Sauf que là il n’y avait presque que les jeunes dans la rue et qu’une seule mesure les mobilisait. Aujourd’hui c’est un pack entier de changements qui déchaîne les passions et des citoyens de tous âges qui ne veulent pas en entendre parler. Un bras de fer commence. Prochains actes ce 12 mars, avec la mobilisation des syndicats dits “réformistes” pour faire des propositions au gouvernement afin d’améliorer cette réforme, puis le 24 mars avec la présentation du texte officiel et enfin le 31 mars où on annonce déjà une nouvelle journée de grève et de manifestations. Qui cèdera en premier ?

Olivier COLLET / Photos : Axelle LECHAT

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