Tours se rêve en haut lieu du tourisme d’affaires

L’agglomération, l’Office du Tourisme et Tours Événements travaillent ensemble depuis près d’un an pour satisfaire au mieux cette clientèle exigeante et économiquement très lucrative…

Quel restaurant choisir pour dîner à Tours après une journée de séminaire ? Où puis-je faire un footing le matin en sortant de l’hôtel ? Je n’ai qu’une heure pour visiter la ville avant de prendre mon train, quel circuit je peux faire ? Parce qu’elle a des exigences particulières et qu’il ne faut surtout pas la froisser de peur de ne pas la voir revenir, elle et son portefeuille souvent bien fourni, la clientèle d’affaires se doit d’être chouchoutée lorsqu’elle pose le pied à Tours. Ceci vaut aussi bien pour le VRP débarqué en solo que pour les 1 200 agents de Gedimat attendus dans quelques jours au parc des expositions. Sauf que pour l’instant, Tours n’a pas encore de politique claire en direction des touristes qui se rendent dans la région pour le travail, alors qu’elle reçoit des dizaines d’événements professionnels par an (85, rien que pour ceux organisés dans les murs du Vinci et de Tours Expo, sans compter ceux qui ont lieu dans les hôtels ou en mairie de Tours par exemple). Selon l’INSEE, sur la période mai-septembre 2015, 40% des résidents des hôtels de la région venaient pour affaires, contre 33% au niveau national.

« Notre priorité, c’est le tourisme d’affaires » expliquaient les élus de Tour(s)Plus lors du vote de l’enveloppe annuelle allouée à l’Office du Tourisme au dernier conseil communautaire. Parce que c’est celle qui rapporte le plus, en cash et en image de marque. Du coup, 30 000€ ont été débloqués pour la création d’un site Internet à destination des professionnels de passage en Touraine et un poste de « responsable de bureau des congrès » est en cours de recrutement. Son rôle ? « Construire un réseau d’ambassadeurs et améliorer l’accueil commercial de la destination avec des produits adaptés » explique Virginie Rivain à l’Office du Tourisme de Tours. En fait cette personne sera une sorte de super-VRP de la région amenée à être en lien avec les entreprises souhaitant organiser des événements en Touraine afin d’organiser le séjour qui répondra au mieux à leurs attentes mais elle aura aussi une mission de coordination des différents acteurs locaux (loueurs de salles, hôteliers, restaurateurs, transporteurs…) afin que tout le monde marche dans le même sens.

« En déplacement, la première chose que l’on retient c’est la qualité de l’accueil »

Le but final de cette démarche est clairement affiché : que les touristes d’affaire prolongent leur séjour ou reviennent plus tard, dans le cadre de leur travail ou avec leurs proches. « Même s’ils ne sont pas là pour visiter les châteaux, il faut qu’on les accroche » plaide Denis Schwok, pour Tours Événements. « A la fin des congrès, ils ont envie de sortir. Il faut donc qu’on leur propose des avantages : un pass pour les transports, des conseils sur les restaurants, des offres sur des produits dédiés… A nous de tout faire pour qu’ils aillent à la Cathédrale, Place Plume ou près de la Loire. Quand on part en déplacement professionnel, la première chose que l’on retient c’est la qualité de l’accueil et de la restauration » poursuit-il, rejoint par Virginie Rivain : « il n’y a rien de plus désagréable que de se casser le nez en cherchant où manger il faut donc aiguiller les congressistes par exemple en répertoriant les restaurants ouverts tard le soir, le dimanche ou le lundi. »

En concurrence avec des villes comme Nantes, Angers, La Rochelle, Poitiers (le Futuroscope) ou Bordeaux pour l’organisation de congrès professionnels, aujourd’hui, Tours est quand même plutôt bien placée : « il nous arrive de refuser du monde parce que le Vinci et le parc des expositions sont pleins » détaille Denis Schwok qui a déjà commencé à remplir son agenda de manifestations de 2018. Sauf que dans l’intérêt de la Touraine, ceci ne devrait pas arriver : « le rôle du responsable du bureau des congrès sera de ne laisser passer aucune demande, de chercher des solutions que l’on n’a pas forcément aujourd’hui » complète Virginie Rivain. Par exemple en allant dénicher de nouveaux lieux de réception dans l’agglo voire dans tout le département et organiser les déplacements.

Des prestations de 1 000€ à 2,4 millions d’euros

« Pourquoi ne pas louer des salles qui n’ont pas forcément été pensées pour les congrès à l’origine ? » suggère Denis Schwok, en pensant par exemple à des lieux de spectacle. Dans ses cartons également : créer des packages comme ce qui se prépare pour le congrès des sapeurs pompiers en septembre : une manifestation centrée sur Tours Expo mais des soirées au Vinci, au cœur de la ville. « Il faut créer proposer des événements originaux, se démarquer des autres offres en se donnant les moyens de faire ce qui ne se fait pas ailleurs et donc en scénarisant les congrès » précise-t-il. Pour cela, il met en avant une offre très diversifiée qui va de la prestation à 1 000€ à celle coûtant 2,4 millions d’euros lorsqu’il faut totalement repenser la décoration d’un hall du site de Rochepinard pour une grande entreprise. Néanmoins, Tours Événements cherche encore à étoffer ses prestations pour les rendez-vous réunissant 350 à 700 personnes ou les entreprises qui cherchent un cadre plutôt classe et accessible pour 800 à 900 personnes, ce qui n’existe pas encore à un prix accessible.

Là où la Touraine a aussi besoin de faire des progrès, c’est sur l’hébergement : début mars, le fameux congrès Gedimat a lieu en même temps que les assises du journalisme et les hôtels sont pleins, « on a donc quelqu’un qui est en train d’appeler partout pour trouver des chambres » raconte Virginie Rivain pour l’Office du Tourisme tourangeau. Ce qui manque le plus : une offre haut de gamme, Denis Schwok irait même jusqu’à souhaiter un hôtel 5 étoiles mais la perspective de l’ouverture de deux Hilton 3 et 4 étoiles en haut de la Rue Nationale suffit déjà largement à son bonheur : « s’ils ont choisi de venir ici ce n’est pas pour rien. » Cependant, le directeur de Tours Événements regrette que certains hôteliers ne jouent pas assez le jeu : « ils attendent qu’on remplisse leurs hôtels alors que ce sont les premiers points d’accueils des touristes et donc que c’est aussi à eux de former leur personnel pour qu’il conseille les clients. Un voyageur d’affaires qui est à Chambray et qui veut aller en centre-ville de Tours ne sera pas satisfait si on se contente de lui remettre un plan de la ville. »

Au centre de la France, avec une autoroute, le TGV et un aéroport, Tours a donc à peu de choses près tous les équipements nécessaires. Reste à le faire savoir au maximum, d’où la volonté de créer un site Internet voire à plus long terme une appli pour smartphones à destination des pros une fois qu’ils ont posé le pied chez-nous. « Il faut les séduire » avance Virginie Rivain qui n’hésite pas non plus à capitaliser sur l’agenda culturel ce qui lui fait une bonne raison de plus de travailler avec Tours Événements : « on peut s’appuyer sur des manifestations grand public comme le Japan Tours Festival ce week-end ou les courses Nascar qui attirent des visiteurs de toute la France voire de l’étranger » complète Denis Schwok. Bref pousser le VRP à casser ses habitudes. Lui faire sentir qu’en Touraine il se passe quelque chose et qu’il a intérêt à ne pas seulement faire la navette entre sa réunion, la gare et son hôtel.

Olivier COLLET

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