Si la délinquance est globalement contenue, plusieurs données inquiètent les autorités…
En 2015, pas moins de 2 161 cambriolages ont été recensés en Indre-et-Loire, 100 de plus qu’en 2014 soit une hausse de 4,85%. Et c’est principalement dans les zones rurales que cette augmentation a été constatée car sur l’agglomération de Tours, les faits constatés sont en baisse (-20% dans les habitations). Et même si 20% de ces vols ne sont que des tentatives sans butin au bout, leur recrudescence est inquiétante car seuls 12% ont été élucidés l’an dernier malgré un déploiement quasi systématique de la police technique et scientifique sur les lieux des méfaits. On retiendra par ailleurs que près d’un cambriolage sur 3 concerne des entreprises ou locaux commerciaux (692 exactement).
Alors que faire face à des bandes de plus en plus organisées, originaires des pays de l’Est ou tout du moins de l’extérieur du département, « parfois capables d’agir dans une entreprise en moins de 4 minutes » précise le Colonel de gendarmerie Quentin De Bennetot ? Il y a bien le développement des voisins vigilants, l’opération tranquilité vacances dont l’efficacité est prouvée et qui a chaque année plus de succès mais ça ne suffit pas. Des dispositifs comme des visites de référents sûreté chez les professionnels et des systèmes d’alertes par SMS déjà initiés devraient donc être renforcés en 2016. A noter que même les attentats de Paris n’ont pas calmé les ardeurs des truands : « le 14 novembre, on a ainsi eu un vol à main armée sur Tours » se souvient le commissaire Stéphane D’Hayer… Pas de répit donc, ce qui oblige les forces de l’ordre à rester en permanence en alerte malgré leurs nouvelles missions liées à l’état d’urgence.
Moins de violences sexuelles, plus de plaintes pour violences au sein de la famille
L’autre point noir du bilan 2015 de la délinquance en Touraine c’est l’augmentation des violences physiques de 4,5% (même si cela reste inférieur à la moyenne nationale), et cette fois tout le département est touché.
Si les violences sexuelles sont en baisse de 1% (262 faits) et les violences crapuleuses de 9% (613 faits) les violences non crapuleuses progressent de 5% (1 879 faits) : « il s’agit souvent de violences intrafamiliales. Dans ce cas, la hausse peut-être considérée comme allant dans le bon sens car cela signifie que les victimes portent plus souvent plainte, et non pas qu’il y a plus de cas de violences » estiment les représentants des forces de sécurité. La convention récente qui fait que les victimes venant déposées une main courante sont rappelées peu de temps après par la police ou la gendarmerie semble avoir son effet : « une semaine à 15 jours plus tard, 10% choisissent finalement de porter plainte. »
10 jeunes de moins de 30 ans sont morts sur la route
Concernant la sécurité routière, si le nombre de morts est passé de 37 en 2014 à 35 en 2015, la situation reste fragile avec par exemple 4 morts sur le seul mois de janvier en Touraine : « l’objecti c’est 32 victimes maximum cette année » a rappelé le préfet. Les contrôles resteront donc nombreux malgré l’état d’urgence consécutif aux attentats. L’an dernier, 3 079 rétentions de permis ont été effectuées suite à un contrôle routier, le tiers suite à une consommation de stupéfiants; Un chiffre encore amené à augmenter car les tests salivaires n’auront bientôt plus besoin d’être doublés d’une prise de sang.
De nouveaux radars mobiles sont par ailleurs prévus dans les prochains mois, dont un sur autoroute. La préfecture compte enfin mettre l’accent sur la prévention vu que l’alcool est responsable de 30% des accidents mortels, la vitesse de 15%, la fatigue et la somnolence de 4 sinistres. Les jeunes restent les plus touchés : 10 victimes sur 35 avaient moins de 30 ans. Les conducteurs de deux-roues sont aussi au premier plan : 9 morts sur les 12 derniers mois.
Olivier COLLET
