Elections régionales : cette fois c’est vraiment parti

Dans un mois et demi, la région Centre-Val de Loire votera pour renouveler son conseil régional. La campagne est ouverte.

C’est un peu un non-événement mais tout de même une date qui compte dans l’agenda politique : ce lundi 26 octobre c’est le début officiel de la campagne pour les élections régionales 2015. Ce sera le 6 et le 13 décembre. Oui, en plein dans la période des préparatifs de Noël, quand on aura beaucoup plus la tête au menu pour les fêtes de fin d’année qu’au menu concocté par nos politiques pour les 6 ans qui viennent. Et pourtant, s’ils font un petit effort ça pourrait valoir le détour…

Un chiffre interpelle au sujet de ce scrutin, c’est celui qui est contenu dans un sondage BVA sorti vendredi pour la presse régionale : seuls 51% des 900 personnes de la région interrogées se disent intéressées par le vote. Et ne leur demandez pas de citer les candidats, ce serait bien difficile. A la rigueur le président sortant (du PS) François Bonneau, Guillaume Peltier en face (Les Républicains) ou les députés Philippe Vigier, Jean-Patrick Gille et Claude Greff ont des chances d’être identifiés, encore faut-il savoir qu’ils sont candidats.

Défendre les intérêts de sa commune à Orléans

Mais ne pas avoir de têtes connues dans ses listes, certains en font un argument. Inclure des “candidats de la société civile” c’est un gage d’humanité, de démocratie, d’ouverture d’esprit. Le Parti Socialiste (avec le PRG et l’UDE) et les Verts (avec Nouvelle Donne) en font un point fort. En face, la droite capitalise sur ses nouveaux élus qui ont pris le pouvoir avec les municipales gagnées de 2014 et se sentent pousser des ailes pour aller défendre les intérêts de leur commune à la région : Sophie Auconie et Jacques Chevtchenko à Tours (même si ce dernier a un peu été poussé là par surprise après le psychodrame Thibaut Coulon mais surtout parce que Serge Babary souhaite à tout prix rester 100% maire de sa ville, comme il s’y était engagé) ou Cédric De Oliveira, maire de Fondettes.

Car en fait, si c’est bien des débats régionaux que ces nouveaux élus auront sur l’économie, les transports, les lycées ou l’enseignement supérieur et la culture (les grandes compétences du Conseil Régional), c’est en coulisses pour faire progresser leur ville ou leur agglo qu’ils vont manoeuvrer à coups de subventions. D’où l’intérêt d’emmener dans la bataille des poids lourds comme Jean-Patrick Gille au PS ou le rural Patrick Cintrat (Les Républicains), mais aussi des personnalités politiques qui ont l’habitude de se montrer comme Benoit Faucheux (Les Verts) ou Mélanie Fortier (PRG, conseillère régionale sortante). C’est aussi pour ça que certains voulaient tant que le maire de Tours Serge Babary s’engage dans la bataille.

Le FN en embuscade

Vous l’avez vu depuis le début de cet article, c’est essentiellement de la majorité sortante de gauche et de l’union droite-centre que l’on parle. Pourtant il y a une liste qu’il ne faut pas négliger : le Front National. Pour l’instant ils ne sont pas encore vraiment sortis du bois. Menée par Philippe Loiseau à l’échelon régional et Véronique Péan en Indre-et-Loire, la liste frontiste aura à coup sûr des représentants dans l’assemblée orléanaise. Selon le même sondage BVA elle arriverait deuxième du 1er tour avec 24% des voix et 3ème du second tour avec 27%. De quoi en faire un groupe d’opposition conséquent. Reste à savoir s’il sera audible. Car, par exemple, on ne peut pas dire que les deux élus FN du conseil municipal de Tours (Gilles Godefroy et Hélène O’Connell) brillent par leurs réflexions en séance publique, souvent en décalage avec les débats ou via des monologues assez creux, bien loin des arguments de campagne véhéments, prémachés par les instances nationales du parti. Aux départementales, le FN avait sorti un de tract avec un seul détail local : la photo des candidats. On verra ce qu’il en est pour ce nouveau scrutin.

De l’autre côté de l’échiquier politique, il y a le Front de Gauche. Les Verts partant seuls, ils se retrouvent eux aussi indépendants refusant désormais de parler avec le PS (ce qui n’est quand même pas exclu pour le second tour si François Bonneau trouve les bons arguments et veut bien faire quelques concessions pour espérer rivaliser avec la droite, ce qui est encore possible). L’avantage de Nicolas Sansu c’est qu’il fédère : 9% d’après BVA, plus que les Verts de Charles Fournier (4%) ou Debout la France avec Alix Penloup (même score). La stratégie d’isolement qui semble donc coûter aux écolos pourrait donner une bonne base à l’extrême gauche dans un climat global où les électeurs se sentent perdus et peu représentés.

Oublier la politique politicienne pour mobiliser

En conclusion, dans les six semaines qui viennent, il faudra que les candidats aux régionales apprennent avant tout à parler aux électeurs. Ne pas s’engluer dans des querelles entre eux comme c’est le cas actuellement entre les équipes Vigier et Bonneau ou comme le fait le FN en singeant “l’RPS” mais faire un vrai effort de propositions, de pédagogie. Montrer que la région qui peut nous paraître lointaine vue de Tours va prendre de plus en plus d’importance dans le quotidien et que donc ces élus auront du poids, y compris au niveau national. Un dernier chiffre du sondage BVA doit les interpeller : 53% des électeurs affirment qu’ils se détermineront en vertu de questions portant sur la politique régionale. Bref, laissons les frondeurs, Sarkozy, Le Pen, Valls et Hollande loin de tout ça. Allez, bonne campagne !

Olivier COLLET

Photo : François Bonneau, actuel président de la région Centre-Val de Loire.

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