Frédéric Thomas présente, ce vendredi, ses orientations budgétaires pour 2015 devant l’assemblée départementale.
Dans moins de 6 mois, les électeurs d’Indre-et-Loire seront appelés à voter pour leurs représentants départementaux. Et, en tout cas en façade, ça ne stresse pas du tout l’actuel président du Conseil Général Frédéric Thomas (même si on entend partout que le scrutin qui arrive va être perdu par la gauche). D’ailleurs, en conférence de presse ce jeudi, le socialiste se permet même de provoquer gentiment ses adversaires : “on verra si des projets plus crédibles sont présentés durant la campagne”. D’un air de dire qu’il est sûr de son coup et qu’il laisse un département en bonne santé à ses successeurs, sans cadeau empoisonné : “Nous avons élaboré un budget que nous pourrions assumer avec la majorité”. Une déclaration qui sonne un peu comme un discours d’adieu…
Il est tellement confiant Frédéric Thomas qu’il ne devrait pas céder à la mode consistant à ne pas augmenter les impôts à la veille d’une élection. Alors, oui, il a voulu rester pudique sur le sujet, ne pas donner de chiffres tout de suite (màj : en séance vendredi, il a anoncé le chiffre de +1,5%). Mais comme il n’a pas démenti de hausse de la fiscalité, le message est clair : le Conseil Général d’Indre-et-Loire va augmenter la facture, même si le chiffre risque d’être assez mesuré. Ainsi, hors de question que la Touraine s’aligne sur la fiscalité moyenne pratiquée dans les départements comparables au nôtre (même si ça permettrait de faire rentrer 20 millions d’euros dans les caisses selon Mr le Président). Frédéric Thomas a par ailleurs déjà préparé sa réponse pour les mécontents : “auparavant le département avait lourdement investi pour des projets utiles mais sans augmenter les impôts ce qui avait creusé la dette”. L’argument habituel quoi… (la gauche Tourangelle dit la même chose de Jean Royer).
Des “non renouvellements de postes” nécessaires pour réduire la masse salariale
Bon, mais à part ça… il se passera quoi en 2015 ? Déjà le département va tailler dans ses investissements : 78 millions en 2014, 69 en 2015 (soit une réduction équivalente à la baisse des dotations de l’Etat). “je ne veux pas endetter le département pour investir” se justifie Frédéric Thomas qui compte maintenir la dette de la Touraine à 301 millions d’euros, son niveau actuel. Autre mesure “choc” : des suppressions de postes ou plutôt des “non renouvellements de postes” selon le discours officiel, par exemple des départs en retraite non remplacés. Combien ? Mystère…
En tout cas l’ambition finale c’est de produire un budget en équilibre, malgré la lourde augmentation des dépenses sociales (Le RSA et ses +2,18% en ce moment par exemple soit 600 000€, une dépense qui devrait encore augmenter tant que l’Etat ne récupère pas cette compétence ce qu’il a promis), tout en maintenant un fort investissement sur des grands projets comme la fibre optique dont le démarrage est programmé pour 2015.
Olivier COLLET
Routes :
L’Indre et Loire est en train de mettre en place son plan de rénovation des routes (au nom très amusant, SPIROU), mais priorité sera désormais donnée aux déplacements doux vu que le réseau est suffisant (dont il y aura moins de rénovations). Ce vendredi, sur les 14 projets prévus dans ce schèma pluriannuel, 2 doivent être soumis aux votes : la reconstruction des ponts de Langennerie (2,4 millions d’euros) et la déviation de Ciran (5 millions, début des travaux fin 2015).
Social :
Avant de parler de son budget “compliqué”, Frédéric Thomas s’est appliqué à détailler les mesures sociales en projet en Indre-et-Loire, en guise de fidélité à ses principes. Par exemple, les investissements resteront forts pour les EHPAD (“la population d’Indre-et-Loire est en moyenne 2% plus vieille que dans le reste de la France). L’Indre-et-Loire va enfin mettre en place son premier “projet départemental des solidarités” avec quatre priorités : favoriser l’accès aux droits pour tous, mobiliser toutes les énergies citoyennes, développer la dimension territoriale de l’action sociale et renforcer la synergie des acteurs et des actions (prévenir les situations d’exclusion, instaurer plus de dialogue entre les services et la population, soutenir l’innovation sociale…). .