En cause la remontée brutale de l’épidémie
C’est désormais acté, dès vendredi nous devrons vivre de nouveau sous confinement. Certes celui-ci sera différent de ce qu’on a connu au printemps dernier (lire l’essentiel des mesures prises ici), mais il n’en restera pas moins très contraignant. Une issue que pourtant Emmanuel Macron ne voulait pas entendre parler il y a encore peu, avant de changer d’avis ces derniers jours…
« Cela ne suffit pas, cela ne suffit plus. Le virus circule à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n’avaient pas prévu. » C’est par ces mots que le Président de la République a entamé son allocution ce mercredi soir. Pour la cinquième fois depuis le début de l’épidémie du coronavirus, Emmanuel Macron s’exprimait solennellement aux Français, à l’heure traditionnelle du sacro-saint 20h.
Bien sûr, les infos avaient filtré dans les jours précédents, l’hypothèse d’un confinement n’était plus écartée, restait néanmoins à l’officialiser et à en connaître le cadre précis. Un nouveau confinement que certains ne manqueront pas de voir comme un constat d’échec des politiques publiques menées jusque là pour endiguer une épidémie dont on ne voit pas la fin et qui risque d’animer encore pour de longues semaines et mois notre quotidien.
Passage à 10 000 lits de réanimation d’ici la fin de l’année
Le pic n’est pas encore atteint, les autorités s’attendant à le voir arriver courant novembre. Pourtant l’inquiétude est déjà bien présente avec des services hospitaliers déjà en voie de saturation. C’est bel et bien là, la raison principale de ce nouveau confinement. « Il y a eu plus de 3000 personnes admises en réanimation mardi, soit la moitié de nos capacités » a expliqué Emmanuel Macron en évoquant les reports des opérations du quotidien déjà effectifs dans plusieurs hôpitaux, dont celui de Tours.
« Nous allons atteindre 9000 patients en réanimation mi-novembre, soit la quasi-totalité de nos capacités » a-t-il poursuivi, alors même qu’aujourd’hui la part d’occupation des services de réanimations atteint les 85% dans certaines régions toutes maladies confondues. Revenant sur les polémiques et les critiques dénonçant l’insuffisance des moyens à destination des hôpitaux et notamment dans les services de réanimation, le chef de l’Etat s’est justifié expliquant avoir passé le nombre de lits de réanimations de 5000 à 7000, un chiffre qui devrait passer à 10 000 d’ici la fin de l’année.
“Personne ne prévoyait une montée si brutale de l’épidémie”
Pas de mea-culpa donc, ni sur la stratégie adoptée face à l’épidémie depuis l’été et qui constituait « à vivre avec le virus en maîtrisant sa circulation » qu’il assume pleinement mais qu’il ne juge plus efficace face à la rapide augmentation du nombre de cas positifs. « Avons-nous tout bien fait ? Non. Mais personne ne prévoyait une montée si brutale de l’épidémie, ni nous, ni nos voisins. Nous sommes submergés par l’accélération soudaine de l’épidémie et face à un virus qui se renforce au fur et à mesure que les températures baissent. »
Expliquant être conscient des efforts demandés, Emmanuel Macron assume ainsi ses positions : « Ma responsabilité est de protéger tous les Français en dépit de toutes les polémiques. » Cette responsabilité, elle prend donc la forme d’un nouveau confinement généralisé, les autres options étant jugées comme insuffisantes pour enrayer la pandémie qui pourrait selon les projections citées par le Président, entraîner la mort de 400 000 personnes dans les six prochains mois si rien n’était fait.
En revanche contrairement au printemps, le Président ne souhaite pas paralyser tout le pays et l’économie. D’où le maintien des crèches, écoles et établissements du secondaire ou encore le maintien d’une grande partie des activités professionnelles… Est-ce que ce sera efficace ? Premiers éléments de réponse dans quinze jours, date du prochain point d’étape de cette crise décidément sans précédent…