Séropositifs interdits à l’armée ou refusés par les dentistes : Aides accuse

A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida ce 1er décembre, entretien avec Eric Clairet de l’association Aides en Centre-Val de Loire.

La journée mondiale de lutte contre le Sida reste importante dans le calendrier annuel ?

Oui car c’est une journée dont on va pouvoir profiter pour communiquer sur le VIH ou le dépistage. Elle reste nécessaire car il y a de moins en moins de communication autour du Sida, notamment de campagnes dans les grands médias. Il faut donc être sur le terrain comme samedi à la Fac de Tours d’autant que le nombre de contaminations ne baisse toujours pas : 6 à 7 000 par an. Voilà pourquoi on attend de nouveaux outils comme la traitement par prévention, la Prep, annoncé la semaine dernière par la ministre de la santé. C’est un traitement que l’on prend alors que l’on est pas contaminé par le VIH. Comme pour le paludisme contre lequel on se protège avec un traitement, avant pendant et après un voyage dans un pays concerné. Pour le VIH c’est la même chose, avant la prise de risque et jusqu’à 48h après. On estime son efficacité à 86% mais attention cela ne protège pas des autres Infections Sexuellement Transmissibles donc il faut continuer à utiliser le préservatif si on le peut ou se faire dépister souvent

Malgré tout c’est une véritable avancée pour vous ?

Oui car cela va permettre d’augmenter nos moyens de protection et de prévention. Le préservatif c’est bien mais le traitement est un outil en plus. Il correspond à des publics qui ont des soucis avec le préservatif avec lequel ils n’ont pas de plaisir ou d’érection. Du coup ils n’en mettent pas parce que ça les bloque, et ce traitement va les protéger. Mais il ne faut pas le prendre à la légère, être suivi, faire des dépistages, voir quelles sont les influences sur le corps (rein, foie…).

Depuis quelques mois il y a aussi l’autotest…

C’es un outil supplémentaire pour les personnes qui ont du mal à aller dans les centres de dépistage ou préfèrent affronter un résultat seules avant d’aller vers le soin. Il est disponible dans 9 000 pharmacies et les pharmaciens ont été formés pour mener un entretien sur la réduction des risques. C’est pour nous une démarche positive. Une personne qui veut savoir c’est quelqu’un qui prend soin de sa santé. Une personne séropositive qui n’est pas sous traitement a une espérance de vie de 8 ans en moyenne et peut contaminer ses partenaires.

Ca marche ?

On sait qu’à 70% cet autotest est utilisé par des hommes, souvent des populations « à risques » qui ont des rapports avec d’autres hommes. Mais il faudra attendre un an pour faire un véritable bilan.

Cette année à Aides vous lancez aussi une campagne contre la sérophobie…

Il a encore de nombreuses discriminations qui touchent les séropositifs alors que lorsqu’ils sont sous traitement ils ont la même espérance de vie que les personnes séronégatives. Malgré cela, des banquiers considère que ce sont des personnes qui ont une maladie grave donc il va y avoir une majoration de leur prime d’assurance pour les crédits immobiliers ou carrément un refus. Certains métiers sont aussi interdits comme dans l’armée ou l’entrée dans l’école nationale de la magistrature. Aides a aussi fait un testing auprès des dentistes. Les résultats ont montré qu’il y avait 30% de refus de prise en charge des séropositifs, parfois jusqu’à 50%. L’Ordre des Dentistes a réagi et a donné des consignes pour accepter les séropositifs, car il n’y a pas de risques pour les médecins d’être contaminés si les patients sont sous traitement. C’est juste scandaleux de ne pas prendre personne en charge ou de mettre deux paires de gants pour ce seul prétexte. Surtout qu’une personne qui n’a jamais fait de test de sa vie peut être plus dangereuse, être contaminée et transmettre une hépatite ou le VIH.

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