Les forces en puissance à trois mois des élections régionales

La campagne va reprendre vivement en septembre. On fait le point.

En France, on n’a tellement pas l’habitude de voter au mois de décembre qu’il a fallu rouvrir une campagne d’inscription sur les listes électorales jusqu’au 30 septembre afin d’assurer une mise à jour des listes d’électeurs et faire un peu parler de ce scrutin des 6 et 13 décembre. L’enjeu c’est de renouveler le Conseil Régional de la région Centre depuis devenue Centre-Val de Loire, actuellement dirigé par la gauche et présidé par François Bonneau. Débutée avant l’été, la campagne va prendre un nouvel élan avec la rentrée car pour l’instant, il faut bien dire qu’elle est restée particulièrement discrète, encore plus dans les médias nationaux qui ne s’intéressent souvent qu’à l’ïle de France où à la région PACA, fief des Le Pen (le Nord-Pas-de-Calais / Picardie, qui pourrait aussi voir le FN faire de gros scores est également suivi de près).

Le Centre-Val de Loire, petit poucet de la nouvelle carte des régions

Chez-nous, il n’y a pas de nouvel enjeu. C’est-à-dire que comme les frontières de la région n’ont pas évolué avec la réforme territoriale, la campagne se fera exclusivement sur le bilan de l’équipe de François Bonneau qui s’est adjoint il y a quelques mois le soutien de Manuel Valls en personne pour signer un nouveau contrat de plan Etat-Région avec une rallonge budgétaire. Car si le Centre-Val de Loire ne subit pas de big-bang territorial, la région est désormais affaiblie économiquement. Elle devient beaucoup moins peuplée et moins riche comparée aux autres et elle devra ruser pour exister. Pour ça, il faudra bien plus qu’un nouveau logo coloré. Un gros défi et un enjeu de campagne, donc.

Ce qui est marquant dans ce scrutin, c’est que les figures politiques de la région s’y mobilisent en masse. Notamment les députés. Que ce soit dans le camp de la majorité sortante ou de l’opposition. Ainsi, le fougueux et médiatique Guillaume Peltier et le député Philippe Vigier sont chefs de file de la droite et du centre. Après de longues négociations, voilà le représentant des Républicains uni avec l’UDI à qui il a laissé la tête de liste, mais ça n’a pas été de soi. Les deux hommes s’affichent néanmoins parfois ensemble et ont occupé le terrain tout l’été, au moins sur les réseaux sociaux. Un lancement de campagne tourangeau officiel est prévu le 20 septembre à St-Cyr-sur-Loire. A noter que le duo est rejoint par Claude Greff, également députée, et qui prend la tête de la liste d’union en Indre-et-Loire.

Un PS en position de défense avec peu d’alliés

En face, pour défendre sa position et résister aux prédictions qui annoncent une défaite logique après celles des municipales et des départementales, le PS de François Bonneau a aussi mobilisé ses figures régionaleset organisé plusieurs événements estivaux. Notamment avec le député de Tours Jean-Patrick Gille en Indre-et-Loire. Il faut bien ça pour un parti qui part seulement avec le Parti Radical de Gauche et le Front Démocrate. Des places sur la liste ont été réservées à ces deux entitées, notamment à Mélanie Fortier, conseillère tourangelle sortante et récemment élue à la tête du PRG37.

C’est donc divisée que la gauche se lance dans la bataille. Les Verts font cavalier seul derrière Charles Fournier en envisageant une alliance avec le PS au second tour. Et l’extrême gauche parie de nouveau sur une campagne participative avec un Rassemblement Citoyen Ecologiste et Solidaire notamment défendu par Claude Bourdin depuis Tours, même si ses contours restent encore à déterminer.

Un FN fort mais discret

N’oublions pas évidemment le Front National, donné en tête au premier tour avec 25% des voix lors d’un sondage publié fin mai. C’est Philippe Loiseau, agriculteur de 57 ans, qui sera tête de liste. Ancien conseiller régional, il a quitté son poste l’an dernier après avoir été élu député européen. Sa campagne est pour l’instant peu visible sur le terrain, en dehors d’articles sur le site régional du parti pour évoquer notamment la crise agricole estivale et charger Philippe Vigier.

Bref, en cette fin d’été, les jeux sont ouverts et l’issue bien incertaine. L’économie, les transports, la santé ou encore les lycées devraient être au coeur des discussions dans les prochaines semaines avec sans doute les premiers éléments de programmes… Et les inévitables passes d’armes verbales qui iront avec. Nous suivrons tout cela avec attention jusqu’au jour J.

Olivier COLLET

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