Une Marche des Fiertés, 15 jours d’événements

Samedi après-midi, le défilé pour les droits des personnes LGBT partira du Château de Tours.

On se souvient encore de l’an dernier, des fleurs pour les victimes de l’attentat dans une boîte gay d’Orlando aux Etats-Unis. Quelques jours après l’attaque, la Marche des Fiertés de Tours était alors pleine d’émotion. Cette année elle se déroulera avec un certain sentiment d’indignation, voire de colère. Depuis quelques semaines on sait que les homosexuels sont persécutés en Tchétchénie, tout près de la Russie. On voit aussi que la communauté internationale peine à trouver un moyen d’action. Alors à Tours, le Centre LGBT de Touraine qui se bat tout au long de l’année contre l’homophobie fait pression comme il le peut pour que le sujet soit le plus souvent possible à la Une.

« C’est une situation très préoccupante. Notre mot d’ordre sera donc : LGBT du monde, face à la répression, marchons ! Dans 10 pays l’homosexualité reste punie de la peine de mort et elle est pénalisée dans 70 pays » explique Mickaël Achard pour l’association. Mais en France aussi il y a des actes qui inquiètent, comme le canular de Cyril Hanouna se faisant passer pour un homosexuel à la télé et piégeant des internautes croyant tomber sur une véritable petite annonce : « ce n’est pas acceptable et navrant. Il y aurait un tollé si ça avait été un sketch dirigé vers d’autres minorités. Ca détruit notre travail auprès des jeunes. A l’heure actuelle on est toujours dans une situation avec autant d’actes homophobes. On voit toujours des personnes qui subissent des insultes, des violences, et n’osent pas porter plainte parce qu’elles ont peur. Il faut donc rester mobilisé, continuer le combat et sensibiliser l’opinion publique. »

Mickaël Achard raconte le quotidien au centre LGBT de Tours (situé derrière le Champ Girault) : « on reçoit des centaines de personnes qui subissent des violences, des agressions… 30 à 40% des personnes que l’on reçoit sont des réfugiés qui ont dû fuir leur pays à cause de leur homosexualité. Nous, bénévoles, on ne supporte pas ça. Voilà pourquoi on se mobilise tout le temps. On ne lâche rien. On a par exemple écrit à tous les parlementaires d’Indre-et-Loire pour qu’ils fassent bouger le gouvernement, notamment suite aux violences révélées en Tchétchénie. Mais on les sent inefficaces face à Poutine. Emmanuel Macron a osé en parler devant lui, ça a mis une certaine pression et c’est un premier pas. Mais il faut continuer à mettre la pression, que les médias en parlent, pour que Poutine finisse par agir sur le président de la Tchétchénie. »

Tout au long de l’année, le Centre LGBT de Touraine emploie par ailleurs une salariée qui va parler d’homophobie auprès des jeunes, des groupes de 15 à 20 élèves : « on va dans les classes de la 6ème à la Terminale et, en lien avec un programme élaboré par le Ministère de l’Education Nationale on fait des interventions pour démystifier tout ce qui est lié à l’homophobie. On vient casser tous les clichés, exactement l’inverse de ce qu’a fait Cyril Hanouna. L’idée est de déconstruire l’idée que l’homosexualité est anormale. Les enfants baignent dans les discriminations. La réaction de beaucoup d’élèves est dure, ceux qui prennent la parole tiennent parfois des propos compliqués… Le travail est énorme. Quand on voit qu’en Suisse il y a une semaine entière de lutte contre l’homophobie dans les établissements scolaires, on est vraiment très en retard d’autant que c’est la base de la lutte contre l’homophobie. Il faut faire à cet âge-là pour que dans 20 ans un gamin qui sera efféminé dans la rue ne se fasse pas tabasser juste parce qu’on suppose qu’ilo est gay ou transgenre. »

En 2016, aux permanences d’écoute du mercredi et du samedi, le Centre LGBT de Touraine a reçu 1 080 visites et une dizaine de personnes qui ont subi des discrimination, insultes ou agressions.

 

Programme de la Marche des Fiertés de Tours et de ses événements parallèles :

Du 15 au 23 juin, de 14h à 17h, exposition de Daniel Arzola dans les serres du Jardin Botanique de Tours. Première exposition française de cet artiste vénézuélien auteur d’une campagne contre l’homophobie. Il sera présent ce jeudi à 18h30 pour un vernissage avec DJ Squirrel et plusieurs autres artistes.

Samedi 17 juin, le village associatif de la Marche des Fiertés ouvrira à 15h avant le départ du cortège à 17h depuis le Château de Tours et dans le centre-ville. A 21h, la soirée se poursuivra au bar El Pintxo, puis dès 23h au Privé.

Le 30 juin Salle Thélème, pour 3€, projection du film Pride de Matthew Warchus.

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