Les tableaux en céramique de retour en Gare de Tours

Ils ont été réinstallés cette semaine après presque 6 mois de rénovation.

C’est une opération minutieuse et très technique qui est sur le point de s’achever en gare de Tours. On n’y fait pas forcément attention quand on vient prendre un train ou que l’on passe dans le hall mais de chaque côté, à l’est et l’ouest, une série de 18 tableaux en céramique représentent les destinations que l’on peut ou pouvait rallier depuis le terminus tourangeau. Installés à la fin du XIXème siècle (1897-98) pour la plupart, ils étaient en assez mauvais état et avaient besoin d’un gros coup de rénovation pour 16 d’entre eux.

Les oeuvres réalisées par deux manufactures (Sarreguemines et Jeanin et Guerineau) ont donc été extraites de leurs socles sur les murs de la gare (certaines menaçaient d’ailleurs de tomber) et ils ont été tansportées dans un atelier de Charentilly pour y être restaurées. 4 artisans d’art spécialisés se sont chargés de ces opérations : Sébastien Brunner, Fulbert Dubois, Sébastien David (pour les dorures) et Annie Volka (pour les carreaux de céramique).

Rencontrée en gare de Tours ce jeudi après-midi, cette dernière est en charge de la touche finale du chantier : la réinstallation des tableaux sur leurs emplacements d’origine. Etablie à Orléans, la spécialiste a débuté la touche finale de son travail lundi et l’achèvera en fin de semaine. L’occasion pour elle de revenir sur un processus passionnant mais aussi difficile puisqu’il a entraîné quelques surprises.

Dans un premier temps, il a fallu retirer les carreaux des tableaux un à un de haut en bas (certains en comptent 120 de 15cm sur 15, les autres 112 de 16cm sur 10 pour des créations faisant au total 2m30 de haut sur 1m30 de large). Avec le temps, la pollution, la circulation des trains, les céramiques étaient particulièrement dégradées : « en plus d’un siècle elles n’ont sans doute pas été nettoyées » explique Annie Volka. Ainsi, les couleurs étaient passées, des détails avaient disparu mais, le pire, du sel s’était intégré dans la céramique entraînant des cassures. Il a donc fallu désaler l’ensemble des carreaux en les plongeant dans des bains pendant 2 à 3 jours.

Une fois cette première opération réalisée dans l’atelier, il a été nécessaire de faire un travail de fourmi pour réparer les carreaux, les recoloriser mais aussi reconstituer les carreaux manquants (jusqu’à 9 pour Cahors par exemple) en faisant un travail de recherche. De quoi bien se rendre compte des différences entre les deux productions : celles de Sarreguemines étant inspirées d’un style classique, et s’apparentant à de l’aquarelle avec peu de détails, alors que celles de la manufacture parisienne sont plus vives, plus art déco.  

Désormais remis en place, les tableaux devraient pouvoir tenir « au moins 50 à 60 ans » avant de nouvelles interventions selon la restauratrice. Le coût total de l’opération s’est élevé à 150 000€, dont 20 000€ obtenus grâce à un financement participatif lancé par la SNCF. Il s’agit en tout cas là d’une belle exposition permanente dans l’un des monuments emblématiques de Tours. De quoi passer un peu le temps en rêvant de voyages vers le château d’Azay-le-Rideau, le donjon de Loches voire Biarritz avec les trains en toile de fond…

Olivier COLLET

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